La rétention aiguë d'urine après chirurgie abdominale

1996 
La retention d'urine complique 7 a 25 % des interventions chirurgicales. Elle temoigne d'un desequilibre entre la contraction vesicale et les resistances cervico-urethrales. L'obstacle prostatique n'est pas toujours le responsable. L'intervention chirurgicale est susceptible de perturber la synergie vesico-sphincterienne: - en deprimant la contraction vesicale: lesions neurologiques de la chirurgie pelvienne elargie, administration per-operatoire d'anticholinergiques pour bradycardie avec des produits dont la demi-vie est parfois de plusieurs jours, opiaces post-operatoires supprimant le signal mictionnel; - en augmentant les resistances urethrales: hypertonie sympathique liee au stress, administration per-operatoire d'un sympathicomimetique pour hypotension, inhibition de la relaxation perineale par la douleur, surtout apres intervention sous-ombilicale ou perineale. Le resultat est un amoindrissement de la sensation de vessie pleine, alors que la repletion est favorisee par les perfusions, conduisant a une vessie claquee incapable d'amorcer sa contraction. Le depistage pre-operatoire (signes dysuriques, debitmetrie et mesure du residu post-mictionnel) et la suppression des facteurs favorisants per-operatoires doivent permettre une prevention efficace. En post-operatoire, l'utilisation des petits moyens (antalgiques non opiaces, deambulation, intimite, stimulis sensoriels) et des manipulations pharmacologiques (cholinergiques et surtout α-bloquants) doivent limiter les sondages injustifies. En cas d'echec, l'autosondage ou la vidange intermittente par le cysto-cath permettent de reserver l'intervention aux retentions stables d'origine obstructive qui concernent une minorite de patients.
    • Correction
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []