Évaluation des faibles expositions ou des expositions accidentelles au benzène

Depuis les premieres descriptions de l'effet leucemogene du benzene en 1928 et la creation en 1931 du tableau de maladie professionnelle reparant le benzolisme, les conditions de mise en oeuvre de ce produit dans l'industrie chimique ont notoirement change. En Lorraine, la production d'origine carbochimique a demarre en 1956 et celle d'origine petrochimique en 1969. Ces ateliers sont toujours en activite. Si la connaissance de la toxicite du produit a progresse, il en a ete de meme pour la perception du risque, son evaluation et sa gestion. Les regles de prevention traduisent ces evolutions, notamment au niveau des concentrations atmospheriques a ne pas depasser. L'arrete du 10 septembre 1947 indique la valeur de 0,1 g/m 3 soit environ 33 ppm. Le 30 juin 1972, la France ratifie une convention du Bureau international du travail qui evoque une valeur plafond de 80 mg/m 3 (25 ppm). Quelques annees plus tard, la valeur americaine de 30 mg/m 3 ou 10 ppm est couramment admise jusqu'au decret du 13 fevrier 1986 avec sa valeur reglementaire pour 8 heures de 16 mg/m 3 (5 ppm). L'Union europeenne impose, pour sa part, une valeur de 1 ppm (3,2 mg/m 3 ) a l'horizon 2000. Dans les ateliers de production qui nous interessent, les prelevements d'atmosphere demarrent en pratique courante en 1975. Il s'agit de prelevements en points fixes repartis dans les installations, sur une duree de 8 heures. Parallelement un plan d'action est mis en oeuvre pour supprimer les sources d'emission les plus importantes. Depuis la reglementation de 1986, les mesures atmospheriques sont individuelles, la pompe de prelevement etant portee par l'operateur. Les teneurs dans l'air regressent, y compris dans les ateliers les plus anciens, et passent de valeurs moyennes de l'ordre de 8 ppm il y a 20 ans a moins de 1 ppm pour 8 heures.