Prise en charge des infections urinaires hautes communautaires : étude prospective dans un CHG

2017 
Introduction En 2014, la SPILF a emis de nouvelles recommandations sur la prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte. Le protocole d’antibiotherapie de notre etablissement a ete actualise en reprenant ces recommandations et diffuse a l’ensemble des praticiens en juin 2014. L’objectif etait d’evaluer la prise en charge des pyelonephrites et prostatites communautaires au sein de l’etablissement 18 mois apres la diffusion du protocole. Materiels et methodes Une etude prospective a ete conjointement menee par un nephrologue, un biologiste et un pharmacien referents en antibiotherapie. Durant 4 mois, tous les patients de plus de 15 ans presentant une pyelonephrite ou une prostatite communautaire documentee ont ete inclus. Les donnees cliniques, bacteriologiques et therapeutiques ont ete relevees grâce a une fiche de recueil standardisee. La conformite de la prise en charge a ete evaluee par rapport au referentiel d’antibiotherapie de l’etablissement. Resultats Trente patients ont ete inclus dans l’etude, 17 pour une prostatite et 13 pour une pyelonephrite. Dix formes graves ont ete retrouvees. Le principal germe en cause est E.coli (19/30 ; 66 %), aucune bacterie a BLSE n’a ete isolee. Des hemocultures ont ete realisees pour 23 patients dont les 10 formes graves. Elles etaient positives pour 12 patients. L’antibiotherapie probabiliste etait conforme aux recommandations dans 43 % des cas (12/28). Les situations non conformes correspondent principalement a l’utilisation d’une monotherapie sans aminoside dans les formes graves (6 cas), et la prescription d’une bi-antibiotherapie par C3G et fluoroquinolone dans des formes non graves (5 cas). Le germe etait sensible a l’antibiotherapie initiale dans 87 % des cas (27/30). Une adaptation de l’antibiotherapie a ete realisee pour 29 patients, elle etait conforme pour 28 d’entre eux. Pour 15 patients (50 %), l’antibiotherapie a ete adaptee le jour meme de la communication de l’antibiogramme. La duree de traitement efficace etait inadequate pour 8 patients (27 %) : 3 pyelonephrite traitees plus de 14 jours, 2 prostatites traitees plus de 21 jours et 3 prostatites traitees moins de 10 jours. Conclusion Ce travail pluridisciplinaire a permis de mieux cerner les pratiques de prise en charge des infections urinaires communautaires de l’adulte au sein de notre etablissement. L’adaptation de l’antibiotherapie s’avere satisfaisante dans la majorite des cas. En revanche, le faible taux de conformite de l’antibiotherapie probabiliste laisse une marge d’amelioration. Ces resultats ont ete presentes en CAI aux praticiens de l’etablissement, en rappelant notamment les indications d’une bi-antibiotherapie.
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