Efficacité et toxicité de la (chimio)radiothérapie chez les patients séropositifs pour le VIH atteints d’un carcinome épidermoïde du canal anal, analyse en sous-groupe de la cohorte multicentrique Anabase

Introduction et but de l’etude Comparer les objectifs cliniques et la tolerance de la (chimio)radiotherapie chez des patients avec un carcinome epidermoide du canal anal selon l’infection par le virus de l’immunodeficience humaine (VIH). Materiel et methodes Il s’agissait d’une analyse en sous-groupe de la cohorte multicentrique, prospective et retrospective, Anabase, menee par la Federation francaise de cancerologie digestive (FFCD). Les objectifs cliniques incluaient la survie globale, la survie specifique, la survie sans recidive, le controle locoregional, la survie sans colostomie, le taux de reponse a 4–6 mois et la toxicite aigue et tardive severe (de grade 3 ou plus). Les facteurs pronostiques des principaux objectifs cliniques ont ete recherches. Resultats et analyse statistique Entre fevrier 2016 et avril 2020, 1097 patients atteints d’un carcinome epidermoide localise traite par irradiation ont ete inclus dans Anabase. Seuls les 488 patients avec un statut VIH connu ont ete inclus dans cette analyse (86 patients positifs et 402 patients negatifs issus de 50 centres). Le suivi median etait de 35,8 mois. Les caracteristiques tumorales initiales etaient comparables dans les deux groupes (stades T, X2 = 0,32 et N, X2 = 0,54). Les patients VIH-positifs etaient plus jeunes (p  Tableau 1 et montrent que les taux de survie globale, controle locoregional et de survie sans colostomie etaient significativement diminues chez les patients infectes par le VIH. Il n’existait pas de difference significative pour la reponse a 4-6 mois, les taux de survie sans recidive et de survie specifique. La tolerance du traitement etait similaire dans les deux groupes (47,7 % de toxicite aigue de grade 3 ou plus chez les patients infectes par le VIH contre 45 % chez les patients non infectes, p = 0,65). Le sexe masculin, le statut OMS ≥ 1 et l’absence de reponse complete a 4–6 mois etaient associes a une survie globale diminuee en analyse uni- et multivariee. Conclusion Les patients infectes par le VIH recevant une (chimio)radiotherapie pour un carcinome epidermoide du canal anal avaient des taux de survie globale et sans colostomie inferieure a ceux des patients non infectes, ainsi qu’un controle locoregional moindre. La toxicite de ce traitement avec les techniques modernes d’irradiation conformationnelle avec modulation d’intensite n’etait pas majoree chez ces patients.