Les effets de la dépression sur l’activité sexuelle et la prise de risques parmi les gays français utilisateurs de sites de rencontre sur Internet

2006 
Resume Objectif Cette etude porte sur l'influence de la depression sur les desirs et l'activite sexuelle des homo- et bisexuels masculins. L'objectif est de comprendre la conjonction, observee chez certains gays, entre depression, haut niveau d'activite sexuelle et prises de risques vis-a-vis du VIH. Methodes En 2004, les visiteurs du site Internet Citegay etaient invites a participer a une enquete en ligne portant sur leur statut serologique, le nombre de leurs partenaires occasionnels, la force de leurs desirs et besoins sexuels, leur controle sur ces pulsions, leurs prises de risques vis-a-vis du VIH lors de rapports anaux non proteges, et enfin, leur situation face a la depression et l'impact de celle-ci sur leur desir. Resultats Mille neuf cent trente-deux hommes ayant eu des partenaires occasionnels dans l'annee ont ete inclus dans l'analyse. Les hommes seronegatifs pour le VIH ont eu en moyenne 22 partenaires dans l'annee et 28 % ont rapporte des rapports anaux non proteges avec eux. Les hommes seropositifs ont une activite sexuelle plus intense (46 partenaires en moyenne) et ils sont plus nombreux a avoir eu des rapports anaux non proteges (58 %). Les seropositifs concernes par le risque ont eu des rapports anaux actifs non proteges avec 20 partenaires et des rapports anaux passifs avec 22 partenaires. Alors que la depression diminue le desir sexuel de la majorite des repondants, une minorite d'entre eux (22 %) voit leur desir augmente. Ce phenomene est plus frequent chez les seropositifs que chez les seronegatifs. L'analyse montre que les desirs sexuels suscites par la depression augmentent non seulement l'activite sexuelle des individus mais reduisent le controle qu'ils peuvent avoir sur leur sexualite. La spirale besoins sexuels en etat de depression, haut niveau de « sex drive » et faible controle sur ce « sex drive » explique 34 % de la variance du phenomene de prise de risques chez les gays seronegatifs et 56 % de cette variance chez les gays seropositifs. Discussion Certains gays, notamment ceux seropositifs pour le VIH, semblent utiliser l'activite sexuelle pour gerer la depression. Cette forme de regulation du mal-etre, alimente malheureusement la prise de risque. Aborder la question du bien-etre et de la sante mentale des gays constitue donc un challenge pour la prevention du VIH.
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