Les complications psychiatriques des avortements : A propos de huit cas

Plus le taux de fecondite de notre societe diminue, plus l'enfant devient un objet rare, et la grossesse investie et precieuse. L'avortement quelle que soit son etiologie, constitue un evenement de vie crucial, porteur de perte et un facteur de stress majeur, source de troubles psychiatriques. Les auteurs proposent a travers une etude retrospective de toutes les patientes hospitalisees au centre de sante mentale et de prevention de Monastir du 1 er janvier 1989 au 30juin 1997 pour trouble mental secondaire a une interruption de grossesse, une description epidemiologique, clinique et evolutive de ces troubles. Il s'agit d'une population jeune, mariee et a niveau socio-economique moyen. La symptomatologie psychiatrique survient chez des primigestes dans 3/8 des cas et fait suite a un avortement spontane dans la moitie des cas. Le diagnostic principal est represente dans 6/8 des cas par des troubles depressifs majeurs. Et si l'evolution de ces troubles est majoritairement (6/8) favorable, une action preventive passant notamment par un suivi obstetrical des femmes enceintes et un accompagnement psychologique des interruptions volontaires des grossesses, reste la meilleure approche therapeutique de ces troubles.