Traitement antirétroviral chez des patients schizophrènes infectés par le VIH : Prise en charge multidisciplinaire coordonnée (7 cas)

2005 
Objectif La schizophrenie pourrait apparaitre comme un obstacle a la mise en route et a l'observance d'un traitement antiretroviral chez des patients infectes par le VIH. Les objectifs de ce travail etaient de decrire l'evolution clinique et biologique de 7 patients schizo-phrenes (diagnostic pose selon les criteres du DSM-IV-R) infectes par le VIH, chez lesquels une multitherapie antiretrovirale a ete instauree, et d'etudier la possibilite de traiter ces patients de facon efficace par traitement antiretroviral. Observations Une prise en charge multidisciplinaire associant infectiologue, psychiatre, assistante sociale, alcoologue, structures d'observance, de soins aux usagers de drogues et de soins a domicile, et associations a ete realisee, avec suivi medico-psychiatrique au moins mensuel et coordonne. Il s'agissait de 6 hommes et 1 femme, âges de 26 a 48 ans. Pour 5 patients, la schizophrenie etait connue depuis 6 mois a 20 ans avant le diagnostic d'infection par le VIH. Pour les 2 autres patients, le diagnostic semblait proche de la decouverte de l'infection. Tous recevaient un traitement neuroleptique au long cours. Deux d'entre eux etaient toxicomanes actifs, puis substitues. Avant le debut du traitement antiretroviral, 6 patients avaient une infection avancee, stade C, nadir des CD4 de 6 a 70/mm 3 , tandis qu'un patient avait une primo-infection VIH. Un traitement avec inhibiteurs de protease (IP) avait ete debute chez 6 patients entre mai 1996 et aout 1997, et en juillet 1998 pour le dernier, pris en charge a cette date. La reponse au traitement antiretroviral par IP a ete lente chez tous les patients, la charge virale (CV) devenant indetectable apres 5 mois a 4 ans chez 6/7 patients, avec, pour 3 d'entre eux, la survenue d'infections opportunistes. Chez 5 patients, elle est restee indetectable jusqu'en janvier 2002 (arret de l'etude) avec des CD4 entre 45 et 1000/mm 3 ; 1 patient est decede de cirrhose terminale mixte (ethylisme et hepatite C), 1 autre avait une CV partiellement controlee a 10000 copies/mL, en rapport avec une observance incomplete. Conclusion Les patients schizophrenes infectes par le VIH peuvent avoir une reponse favorable aux traitements antiretroviraux, meme si elle apparait lente, et une bonne observance de ceux-ci, meme complexes, a condition d'une prise en charge soutenue, multidisciplinaire, coordonnee et perseverante.
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