Artérite à Cellules Géantes (Horton) en France en 2018 : étude ARTEMIS

2019 
Introduction Il y a peu de donnees de vie reelle en France sur la prise en charge des patients atteints d’arterite a cellules geantes (Horton, ACG). L’objectif de l’etude ARTEMIS etait de decrire les caracteristiques et la prise en charge diagnostique et therapeutique des patients atteints d’ACG en France en vie reelle. Patients et methodes Cette etude transversale, observationnelle, multicentrique, a ete menee aupres de medecins hospitaliers internistes et rhumatologues. Les investigateurs pouvaient recruter jusqu’a 10 patients vus consecutivement et en cours de traitement pour une ACG diagnostiquee a un âge de ≥ 50 ans. Les informations medicales, telles que les caracteristiques des patients, les parcours et les methodes diagnostiques et les traitements specifiques administres, ont ete recueillies par un e-CRF. L’activite de l’ACG a ete evaluee par les patients (PtGA) et les medecins (PGA) sur une EVA de 100 mm, une ACG active etait definie par une EVA ≥ 10 mm. Une ACG nouvellement diagnostiquee etait definie par un intervalle   3 mois). Resultats Sur la periode d’inclusion de 3 mois (aout-novembre 2018), 306 patients ont ete recrutes (femmes : 67,3 %, âge ≥ 70 ans : 72,5 %) ; 260 (85,0 %) et 46 (15,0 %) patients etaient respectivement suivis par des internistes ou des rhumatologues. Le suivi moyen etait de 24,0 ± 27,0 mois et 39 patients (12,7 %) avaient une ACG nouvellement diagnostiquee. Initialement, les patients etaient adresses par des medecins generalistes (55,9 %), ophtalmologistes (10,1 %), neurologues (6,9 %), urgentistes (5,6 %), internistes (4,2 %) ou rhumatologues (4,9 %). Le delai diagnostique moyen etait de 3,3 ± 6,9 mois, avec un intervalle « moyen » pour 57,5 % des patients. Les antecedents medicaux les plus frequents etaient l’hypertension arterielle (45,8 %), les troubles psychiatriques (10,1 %), la dyslipidemie (11,8 %), le diabete (9,5 %) et l’osteoporose (5,9 %) ; au cours du suivi, ces frequences avaient augmente pour les troubles psychiatriques (12,1 %), le diabete (14,7 %) et l’osteoporose (8,5 %). La presentation initiale de l’ACG comprenait des symptomes cephaliques (89,5 % des patients), signes generaux (73,9 %), PPR (48,4 %) et autres manifestations extra-cephaliques (34,0 %). Au diagnostic, les valeurs moyennes de VS et de CRP etaient de 73,0 ± 30,7 mm/h et de 87,3 ± 68,3 mg/L. La biopsie d’artere temporale, l’echo-Doppler haute resolution de l’artere temporale, la TEP au 18FDG et l’angio-scanner aortique ont ete faits chez respectivement 84,7 %, 31,2 %, 26,4 % et 29,7 % des patients et ont contribue au diagnostic dans 67,1 %, 52,7 %, 70,3 % et 36,8 % des cas. Lors de la visite, le PtGA etait de 28,1 ± 26,4 et le PGA de 13,1 ± 21,4. Les traitements en cours comprenaient des corticoides pour 273 patients (89,2 %) (dose moyenne : 14,9 ± 16,7 mg/j), du methotrexate pour 35 (11,4 %) et du tocilizumab pour 44 patients (14,4 %). Au total, 122 (39,9 %) des patients ont eu ≥ 1 rechute (nombre moyen de rechutes : 1,7 ± 1,0, delai moyen jusqu’a la 1 re rechute : 13,3 ± 12,8 mois). La dose cumulee de corticoides par voie orale etait de 5179 ± 4987 mg. Quarante-huit patients (15,7 %) avaient ≥ 1 complication liee a l’ACG avec des troubles ophtalmologiques chez 15 patients (5,2 %). Conclusion Cette large etude donne un apercu des pratiques medicales actuelles pour l’ACG en France. Malgre l’utilisation frequente de l’imagerie des gros vaisseaux, la proportion de patients diagnostiques avec une ACG non-cephalique est faible (10 %). La grande frequence des ACG avec rechutes expose les patients a des doses cumulees de corticoides elevees. Le nombre de patients sous tocilizumab etait legerement superieur a celui pour le methotrexate.
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