Résistances acquises aux antibiotiques à Madagascar : Premiere évaluation

Afin d'estimer la frequence des resistances acquises aux antibiotiques a Madagascar, 1267 souches de bacteries d'interet medical ont ete etudiees. Elles ont ete isolees de prelevements d'origine diverse adresses a l'Institut Pasteur de Madagascar a Antananarivo entre octobre 1997 et octobre 1998. Les antibiogrammes ont ete realises par la methode de diffusion en milieu gelose avec disques d'antibiotiques et interpretes selon les criteres du Comite de l'Antibiogramme de la Societe Francaise de Microbiologie. Ces premiers resultats ont montre la perte d'efficacite des molecules les plus disponibles et les moins couteuses dans ce pays: penicilline G et tetracyclines vis-a-vis de Staphylococcus aureus (respectivement 84 et 65 p. 100 de resistance); tetracyclines vis-a-vis des streptocoques (80 p. 100); ampicilline, cotrimoxazole et phenicoles vis-a-vis d'Escherichia coli (respectivement 60, 60 et 28 p. 100 de resistance ) et Shigella sp. (77, 83 et 71 p. 100). Les molecules de seconde intention (penicilline M, macrolides, acide nalidixique, nitrofuranes) etaient encore relativement epargnees et constituent des alternatives interessantes. Les nouvelles classes d'antibiotiques (fluoroquinolones, cephalosporines de troisieme generation) restaient tres efficaces malgre l'existence de rares souches deja resistantes. Bien que non representative de l'ensemble de Madagascar, cette premiere etude doit inciter a tenir compte des resistances acquises dans l'etablissement des organigrammes decisionnels simplifies des laboratoires de premiere ligne, a sensibiliser les acteurs de la sante malgaches et a poursuivre le suivi evolutif de ces resistances en elargissant le recrutement.