LE CLINICIEN ET LE PEINTRE AU XIXE SIECLE

1999 
Au XIXe siecle, l'enseignement clinique se deplace de la faculte vers l'hopital, instaurant une complementarite definitive de ces deux systemes. La formation medicale est a ce prix, quelquefois au detriment du patient lui-meme qui devient un cas d'ecole. Les nouveaux heros sont les professeurs hospitaliers, admires a la fois des etudiants et des malades. Les peintres, attentifs a l'evolution sociale, s'attachent a representer cette nouvelle caste de mandarins a partir de 1850. Les lecons de clinique donnent lieu a des portraits collectifs autour du cadavre avec, dans le role du docteur Tulp de Rembrandt, Bouillaud ou Velpeau. La lecon de clinique au chevet du malade est aussi le lieu de portraits, souvent mondains. Ainsi les deux peintures emblematiques de ce genre, exposees toutes deux au Salon de 1887 : Avant l'operation ou Le docteur Pean enseignant a l'hopital Saint-Louis sa decouverte du pincement des vaisseaux de Gervex et Une lecon de clinique a la Salpetriere de Brouillet. Le clinicien y est portraiture, ainsi que le malade et les etudiants mais aussi les amis. C'est ainsi que les salles d'hopital ou d'operation peuvent accueillir un journaliste, un critique d'art, un compositeur de musique ou un fabriquant d'instruments chirurgicaux. Le genre evolue neanmoins dans le dernier quart du siecle et la representation medicale, entrant dans les mœurs artistiques, s'attache au quotidien. Il n'est plus utile d'etre un grand medecin, chirurgien ou biologiste pour avoir les honneurs de la cimaise.
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