Le paludisme en zone rurale est-il précurseur des alertes épidémiques en zone urbaine à Farafangana, Moramanga et Ankazobe, Madagascar ?

2017 
Introduction Depuis mars 2013, le ministere de la sante publique et l’institut Pasteur de Madagascar ont ajoute un systeme de detection d’alerte epidemique du paludisme en milieu rural en impliquant des agents communautaires (AC) dans les districts de Farafangana (sud-est), Moramanga (marges des hautes terres) et Ankazobe (hautes terres centrales) en complement d’une surveillance en zone urbaine. Methodes Les tests de diagnostic rapide du paludisme sont utilises pour confirmer les cas. Les donnees agregees par semaine, provenant des AC de 2013 a 2016 – durant la periode de forte transmission du paludisme d’octobre a juin – ont ete subdivisees en trois periodes (2013–2014, 2014–2015 et 2015–2016) et comparees a celles des centres de sante urbains. Deux methodes de calcul de seuils d’alerte ont ete comparees via le test de Vuong des modeles « ordinary least-squares » (OLS) : la premiere methode se base sur le seuil de 90 eme percentile, et la deuxieme methode hierarchise les valeurs de percentiles en quatre niveaux (0–50, 50–75, 75–90 et 90–100). La fonction d’auto-correlation croisee a ete utilisee pour etudier la correlation des alertes observees pour un delai maximal de quatre semaines. Des modeles distributed-lag (DL) de regression multinomiale ont ete construits pour detecter la relation entre les alertes rurales et urbaines par district et apres mesurer les effets de depassement de seuil quand un delai significatif de correlation est observe. Resultats Les OLS construits avec les seuils d’alerte a quatre niveaux de percentiles concordent plus au cas reportes de paludisme pour les donnees de surveillance communautaire : a Moramanga pendant les periodes 2014–2015 ( p-value  = 0,004) et 2015–2016 (p-value p-value p-value  = 0,048) ; et a Moramanga durant les periodes 2013–2014 ( p-value  = 0,001), 2014–2015 ( p-value  = 0,012), et 2015–2016 ( p-value  = 0,002) ; et a Ankazobe pendant la periode 2014–2015 ( p-value  = 0,022). Cependant, les modeles multinomiaux sur les deux periodes ou les cross-correlations etaient significatifs (2013–2014 et 2014–2015 pour Ankazobe ; et 2014–2015 pour Farafangana), montrent que seul le depassement du quatrieme seuil (90 eme ) a la periode 2013–2014 du site urbain d’Ankazobe pourrait etre associe au depassement du seuil d’alerte dans les sites ruraux avec un decalage d’une semaine ( p-value  = 0,021, OR = 18,67 (IC95 % :1,56–223). Conclusion La methode de calcul de seuils d’alerte hierarchises a quatre niveaux de percentiles, permet de mieux categoriser les seuils d’alerte observes. Neanmoins, seulement pour la periode 2013–2014, a Ankazobe, les seuils d’alerte du paludisme des sites communautaires ruraux etaient franchis une semaine avant ceux du site urbain et pouvaient predire la survenue de l’epidemie en zone urbaine. Ces analyses suggerent qu’il est preferable, dans les trois districts analyses, de surveiller et d’intervenir separement dans les sites ruraux et urbains au vue des differences de temporalite. Cette difference de profil nous suggere de maintenir la surveillance communautaire du paludisme en milieu rural et urbain afin de controler rapidement des le debut d’epidemie.
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