Caractéristiques et réponses aux traitements des patients porteurs de cancers du poumon non à petites cellules (CBNPC) avec altérations moléculaires multiples : analyse de l’étude Biomarqueurs France (IFCT)

2017 
Introduction La genese du CBNPC peut etre liee a une addiction oncogenique. Ces alterations moleculaires sont habituellement considerees mutuellement exclusives. Les series de CBNPC porteurs d’anomalies concomitantes sont limitees et n’ont pas permis d’etudier leur sensibilite aux traitements. Grâce a la base de donnees nationale Biomarqueurs France, nous avons analyse la plus large cohorte a ce jour de CBNPC porteurs de double et triple alterations et rapporte leur prevalence et leur impact sur le pronostic et la reponse aux therapies ciblees et a la chimiotherapie. Methodes L’etude Biomarqueurs France repertoriant le profil moleculaire de 17 664 CBNPC a ete utilisee. La prevalence de chaque association d’anomalies moleculaires a ete calculee. L’impact sur le pronostic (survie globale, SG) et la reponse au traitement (survie sans progression, SSP, taux de reponse objective) ont ete calcules et compares a ceux des CBNPC porteurs d’une seule ou aucune alteration. Resultats Nous avons identifie 162 (0,9 %) CBNPC porteurs d’une double et 3 d’une triple alteration moleculaire. Ces alterations incluaient preferentiellement KRAS (67,3 %), PI3K (53,3 %) et EGFR (42,4 %) et etaient observees majoritairement sur les adenocarcinomes. Les patients etaient surtout des hommes (56,4 %) avec un âge median de 66.7 ans. Il y avait plus de non-fumeurs dans cette population que chez les patients porteurs de CBNPC avec alteration unique (34,7 vs. 25,8 %, p p  = 0,02 et 0,002, respectivement). Les mutations concomitantes au rearrangement de ALK avaient peu d’impact sur la SG (17,7 mois vs. 20,3 mois, p  = 0,57) et sur la SSP (10,3 vs. 12,1 mois, p  = 0,93). Les patients porteurs d’une comutation incluant KRAS avaient une SG (13,4 vs. 11,2 mois, p  = 0,28), SSP (6,4 vs. 7,2 mois, p  = 0,78) et taux de reponse aux chimiotherapies de premiere ligne (41,7 % vs. 37,2 %) similaires aux patients presentant une mutation isolee de KRAS. Conclusion Avec pres de 1 % de CBNPC porteurs d’alterations moleculaires multiples, le dogme des mutations mutuellement exclusives doit etre reconsidere. La presence d’une deuxieme anomalie ne modifie pas significativement la SG mais altere la SSP chez les patients mutes EGFR. Les therapies ciblant les oncogenes dominants restent generalement efficaces dans ce contexte.
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