A propos des travaux de Lewis, Nusslein-Volhard et Wieschaus, prix Nobel de médecine 1995, sur la génétique du développement embryonnaire de la drosophile. Un modèle pour aborder la progression des cancers humains.

EB Lewis, C Nusslein-Volhard et E Wieschaus ont recu le prix Nobel de medecine en 1995 pour la mise en evidence de genes regulateurs du developpement embryonnaire chez la drosophile. Le developpement de la drosophile est lie a l'activation sequentielle de trois types de genes : les genes dits maternels, les genes de segmentation et les genes homeotiques, qui assurent l'identite de chaque segment, et la «construction» du corps. Les mutations de ces genes sont spectaculaires car elles affectent les structures formees a partir de chaque segment. Ainsi, les processus moleculaires qui controlent le developpement embryonnaire d'organismes simples, telle la levure, ou complexes, tels les vertebres ont ete decryptes. Ces mecanismes biologiques initiaux controlent la vie de la cellule a travers ses interactions avec les cellules voisines. Nous postulons que l'alteration des processus qui controlent les interactions cellulaires dependantes des genes homeotiques est susceptible d'etre impliquee dans la cancerogenese. Ces mecanismes moleculaires constituent une base rationnelle nouvelle pour la definition de facteurs pronostiques et peut-etre d'approches therapeutiques novatrices dans le cancer.