Prévention des infections sexuellement transmissibles et du virus de l’immunodéficience humaine chez les militaires : état des lieux et déterminants de l’absence de dépistage

2018 
Introduction La lutte contre les infections sexuellement transmissibles (IST) et le virus de l’immunodeficience humaine (VIH) representent un enjeu important de la prevention dans les armees, constituees d’une population jeune plus sujette aux comportements a risque. L’objectif de ce travail est de faire un etat des lieux de la prevention des IST et du VIH chez les militaires, et d’etudier les determinants d’un moindre recours au depistage. Materiels et methodes Les donnees analysees etaient issues d’une etude transversale portant sur un echantillon representatif de 1500 militaires d’active ayant repondu a un questionnaire auto-administre en 2014/2015, dont 1000 ont accepte la realisation de prelevements biologiques. Les 1482 sujets (1250 hommes et 232 femmes) ayant eu au moins un rapport sexuel au cours de leur vie ont fait l’objet de notre analyse. Les associations entre les variables etaient recherchees par test exact de Fisher si les conditions d’application du test du Khi 2  n’etaient pas remplies. L’etude des determinants d’un moindre recours au depistage a ete realisee au moyen de modeles de regression logistique uni- puis multivariee. Le seuil de signification etait fixe a 5 % pour l’ensemble des analyses, realisees avec le logiciel Stata ® /SE1 3.0 (College Station, TX, Etats-Unis). L’ensemble des analyses etait pondere pour tenir compte du plan de sondage complexe et de la post-stratification realisee. Resultats Une exposition sexuelle a risque dans les 5 dernieres annees etait rapportee par 44,7 % des hommes et 55,1 % des femmes. Aucun depistage (VIH et IST) n’avait ete realise avant l’etude chez 27,7 % des hommes et 16,5 % des femmes. Chez les hommes, les determinants de l’absence de tout depistage etaient l’âge inferieur a 35 ans ( p  = 0,007), l’absence de rapports sexuels tarifes (OR : 2,0 [1,3–2,9], p  = 0,003), de multipartenariat (OR : 2,0 [1,5–2,7], p −4 ), d’information individuelle (OR : 1,8 [1,3–2,6], p  = 0,004] et d’education pour la sante (OR : 1,8 [1,0–3,1], p  = 0,048). Chez les femmes, il s’agissait d’un niveau d’etudes inferieur au bac (OR : 3,8 [1,2–12,3], p  = 0,028), de l’absence de multipartenariat (OR : 2,6 [1,3–5,1], p  = 0,01) et de l’absence de crainte des IST (OR : 3,8 [1,8–7,8], p  = 0,002). Parmi 42 diagnostics d’IST (6 % [4,1–8,7]) confirmes par prelevement biologique au moment de l’etude, 37 concernaient des hommes n’ayant signale aucun antecedent d’IST. Aucune des 11 femmes (12,8 %) dont le depistage au moment de l’etude permettait de diagnostiquer une IST n’avait rapporte d’antecedent similaire. Conclusion Nos resultats suggerent qu’un axe important pour ameliorer la prevention du VIH et des IST dans les armees est l’amelioration du depistage pour qu’il soit mieux cible sur les sujets les plus a risque. Cela ouvre la voie a la modification des messages delivres lors de la formation initiale et continue des medecins, mais egalement de tous les acteurs dans le domaine de la sante des militaires. La perception du risque individuel est en effet un facteur majeur dans la demarche de depistage volontaire dans ce domaine.
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