P064: Amélioration du dépistage de la dénutrition au Centre Hospitalier de Boulogne-sur-Mer : évaluation des pratiques professionnelles dans quatre services pilotes

2014 
Introduction et but de l’etude La denutrition represente un enjeu medical et economique important. Sa prevalence est estimee entre 20 et 40 % en milieu hospitalier. En 2013 au Centre Hospitalier de Boulogne-sur-Mer, seuls 2,7 % des patients etaient codes denutris. Le depistage de la denutrition semblait donc insuffisant. L’objectif de ce travail etait d’evaluer et d’ameliorer les pratiques pour le depistage de la denutrition dans notre etablissement. Materiel et methodes L’etude a ete realisee dans quatre services (pneumologie, geriatrie, neurologie et chirurgie viscerale) au cours du premier semestre 2014. Une Evaluation de Pratiques Professionnelles (EPP) a ete mise en place selon un schema en quatre etapes : premiere evaluation, analyse des resultats et plan d’action, plan de formation puis deuxieme evaluation. Les evaluations portaient sur des criteres de depistage de la denutrition, incluant les IPAQSS (poids, IMC, variation de poids), la prescription d’un bilan nutritionnel (albumine, pre albumine), l’evaluation de la prise alimentaire, mais aussi des criteres institutionnels et de tracabilite. Elles etaient realisees sous deux formes : un questionnaire d’autoevaluation pour les soignants et un audit clinique des dossiers patients realise sur une journee, pour les patients hospitalises depuis plus de 48 heures. Resultats et Analyse statistique Lors de la premiere evaluation, 20 autoevaluations et 80 audits ont ete realises. Moins de la moitie (47,1 %) des soignants connaissaient les criteres de denutrition et moins d’un tiers (27,8 %) avaient recu des formations. Dans les dossiers, le poids dans les 48 heures etait mesure dans moins d’un tiers des cas (30,7 %), l’IMC etait calcule dans 68,1 % des cas, la variation de poids etait evaluee dans la moitie des cas (50 %). En cas de risque nutritionnel, un bilan nutritionnel etait prescrit dans 35,7 % des cas et la mise en place d’une surveillance des ingesta dans 32,6 % des cas. Face a ce constat, notre plan d’action comprenait des formations pour les soignants et un travail avec les cadres de sante sur le plan organisationnel et protocolaire. La deuxieme evaluation a ete realisee 4 mois apres la premiere, avec 20 autoevaluations et 65 audits. Dans les dossiers, la mesure du poids dans les 48 heures (30,7 % vs 50,9 %, p  =  0,019 ), la realisation d’un bilan nutritionnel (37,5 vs 78,7 %, p 0,01 ) et l’evaluation de la capacite a s’alimenter (85 % vs 96,9 %, p  =  0,017) etaient significativement augmentees. Il n’y avait pas de difference significative pour le calcul de l’IMC (68,1 % vs 76,9 %, p  =  0,279 ), de la variation de poids (50 % vs 62 %, p  =  0,188 ) ni pour la surveillance des ingesta (32,6 % vs 22 %, p  =  0,276 ). La surveillance hebdomadaire du poids et du bilan nutritionnel tendait a etre meilleure (13 % vs 41,7 % et 11,11 % vs 20 %) mais l’effectif ne permettait pas d’analyse statistique. Conclusion La mise en place de cette EPP a permis d’ameliorer l’evaluation du risque nutritionnel chez les patients hospitalises. Ces resultats encourageants incitent a poursuivre nos actions d’amelioration afin de permettre un meilleur depistage de la denutrition. Cela permettra une meilleure valorisation des sejours et surtout une meilleure prise en charge des patients denutris afin de limiter leur risque de complications, de perte d’autonomie, et d’ameliorer leur pronostic.
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