Anticancéreux oraux (AKO) : état des lieux en Ile-de-France
2016
Introduction L’essor des anticancereux oraux est associe a des enjeux majeurs pour notre systeme de sante. La coordination des acteurs et l’information des patients sont indispensables pour une prise en charge efficace : limiter l’apparition des effets indesirables (EI), ameliorer leur detection et leur prise en charge et favoriser l’observance au traitement. Cette recherche d’efficience s’entend egalement en termes d’enjeux financiers pour ces nouvelles molecules qui pesent sur les depenses de sante. Materiels et methode Afin de realiser un bilan regional, l’ARS a procede en deux temps : elle a recense les differentes organisations existantes (7 hopitaux interroges : AP–HP, publics et ESPIC) et a recueilli, grâce aux donnees SNIIRAM 2014, les elements regionaux relatifs aux traitements AKO portants sur les patients, les prescripteurs et les medicaments. Resultats et discussion L’etude montre des organisations heterogenes declinees sur differents axes : evaluation du risque patient, suivi rapproche par les infirmiers s’inscrivant ou non dans le cadre d’une delegation de tâche et dispositif de coordination permettant si besoin, l’acces aux informations necessaires. En 2014, 75 019 patients ont beneficie de 529 928 dispensations d’AKO. Dans cette population, l’âge moyen est de 66 ans avec deux tiers des patients dans la tranche d’âge 55–84 ans. Les lieux de prescription, de delivrance et de residence des patients ont ete cartographies. Paris, le 92 et le 94 concentrent 80 % de l’activite de prescription. La repartition entre les departements, des patients et des dispensations evoque un recours a une pharmacie d’officine proche du domicile. Les donnees montrent que, si les hormonotherapies (HT) sont largement prescrites en ville (generalistes 24 % ;specialistes 33 %), les prescriptions de therapies ciblees (TC) proviennent de l’AP–HP (31 %) et des CLCC (27 %) reflet de la specificite de ces molecules. Un cout croissant pour les medicaments, les plus recents est observes : sur les 199 millions d’euros pris en charge par l’assurance maladie pour les AKO dispenses en ville, 83 % de ce montant concerne les therapies innovantes prescrites pour seulement 12,6 % des patients (abiraterone, imatinib : 30 millions d’euros chacun) tandis que 8,5 % de ce montant est consacre a l’HT du cancer du sein (tamoxifene, letrozole, anastrozole) qui concerne 50 % des patients de l’etude. Les profils de dispensation etablis mettent en evidence des durees de traitement contrastees. Pour les 4 TC les plus dispensees, seul l’imatinib est dispense durant 19 et 24 mois (27 % des patients) mais pour les autres TC, plus de 80 % des patients ont moins de 6 dispensations. Pour l’HT, les traitements de longue duree (19–24 mois) sont retrouves pour plus de 20 % des patients uniquement dans le cancer du sein. Conclusion Cet etat des lieux permettra a l’ARS de definir des axes de travail pour modeliser une organisation tenant compte des patients, de la specificite des traitements, des acteurs hospitaliers et de ville. Ces nouvelles organisations permettront d’ameliorer la prise en charge des patients sous AKO, en termes d’observance et de gestion des EI.
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