Profil évolutif de la sensibilisation cutanée aux pneumallergènes

Introduction Les manifestations cliniques et les sensibilisations allergeniques evoluent dans le temps. Cette variabilite est liee principalement au climat, a la pollution atmospherique et au profil genetique de la population. L’objectif de cette etude etait de decrire les modifications du profil allergenique au cours des 3 dernieres decennies. Methodes Nous avons realise une etude descriptive, retrospective, incluant tous les tests cutanes (TC) des patients qui ont consulte a la consultation d’allergologie a l’hopital des forces de securite interieure FSI a Tunis entre 1992 et 2019. On a divise la population teste en 5 periodes : P1 de 1992 a 1999, P2 de 2000 a 2004, P3 de 2005 a 2009, P4 de 2010 a 2014 et P5 de 2015 a 2019. Resultats Le nombre total des TC etait 13 156. Un total de 55 % des consultants etaient des hommes, 45 % des femmes. La moyenne d’âge des consultants etait de 24 ans [1 a 83 ans]. Sur le nombre total des TC, 7344 (55,8 %) etaient positifs contre 5812 (44,2 %) negatifs. En detaillant les donnees des TC positifs, un nombre total d’allergenes retrouves etait de 17 936 reparti principalement en acariens 5848 (32,6 %), pollens 5368 (30 %), phaneres d’animaux 2793 (15,5 %) et moisissures 878 (5 %). Le pourcentage des TC positifs durant les cinq periodes etait comme suit : P1 (28,5 %), P2 (17,9 %), P3 (19,6 %), P4 (15,9 %) et P5 (18,1 %). Les principaux pneumallergenes identifies etaient les acariens, les pollens, les phaneres d’animaux et les moisissures dont le profil evolutif etait marque par la diminution de la sensibilisations aux acariens (70 %[P1], 70 %[P2], 59,8 %[P3], 62,7 %[P3] et 59,9 %[P4]),et une augmentation de la frequence de sensibilisation aux pollens (33,2 %[P1], 31,6 %[P2], 43,6 %[P3], 47,3 %[P4] et 47,6 %[P5]), aux phaneres d’animaux(12 %[P1], 8,7 %[P2], 30 %[P3], 35 %[P4] et 33,3 %[P5]) et aux moisissures (6 %[P1], 5,6 %[P2], 12,9 %[P3], 11,3 %[P4] et 16,4 %[P5]). Conclusion Les sensibilisations aux pollens, aux phaneres d’animaux et aux moisissures sont en nette augmentation. Ce changement du profil allergenique serait lie aux modifications climatiques et au changement du mode de vie des Tunisiens.