La valorisation cynégétique des matorrals méditerranéens français : Cas des ongulés sauvages

Dans les matorrals (garrigues, maquis et taillis de chenes verts, Quercus ilex), du sud de la France on assiste depuis le debut des annees 70 a une lente colonisation par le chevreuil, Capreolus capreolus, et a une tres forte augmentation des populations de sangliers, Sus scrofa. Ce phenomene est essentiellement du a une pression de chasse relativement faible par rapport aux potentialites, a la disparition de l'agriculture traditionnelle (deprise agricole) provoquant l'augmentation des surfaces en matorrals, a l'indemnisation des degâts agricoles a partir de 1969 et a une augmentation des ressources alimentaires (vieillissement des taillis de chenes verts). Le cerf, Cervus elaphus, n'est, quant a lui, represente que par quelques populations en faible evolution. L'augmentation incontrolee des populations de sanglier provoque des degâts insupportables pour les agriculteurs, notamment dans les cultures a haute valeur ajoutee (arboriculture, vignes, maraichage) qui se developpent grâce a l'utilisation des bonnes terres de fond de vallee ou de piemont et a l'evolution des techniques. Dans les annees a venir, la valorisation des ongules dans la garrigue devrait se faire par une gestion reflechie des deux principales especes (sanglier et chevreuil) vivant en sympatrie sur des unites d'environ 30 000 ha, en tenant compte des parametres suivants : - la production alimentaire du milieu avec un suivi annuel des glandees, -- la sensibilite aux degâts avec une gestion par massif et des possibilites de prevention (protection ou dissuasion). - une gestion appropriee des territoires et un controle efficace des effectifs par analyse des prelevements a mi-chasse et en fin de chasse. Avant toute chose, des objectifs clairs devront etre definis en concertation avec les agriculteurs dans le modele « population/milieu/degâts » pour chaque massif ou unite de gestion.