Le réanimateur au cœur du débat sociétal sur la fin de vie, trois ans après la loi Claeys-Leonetti

2019 
La loi Claeys-Leonetti a trois ans. Elle consacre la sedation profonde et continue jusqu’au deces dans certaines circonstances, elle rend contraignantes les directives anticipees pour le corps medical, et elle etablit un vrai contrat de confiance entre le patient et sa personne de confiance. Dans un contexte de meconnaissance de cette loi, un sentiment de « mal mourir » persiste. Notamment, le choix d’un terme de pronostic vital engage a quelques heures ou jours est percu comme trop restrictif pour certains patients souffrant psychiquement ou physiquement dans les suites d’une maladie aigue ou chronique. L’arret de la nutrition et de l’hydratation pose egalement des problemes d’interpretation qui meriteraient d’etre precises. Cela conduit a une demande d’evolution legislative vers l’euthanasie ou l’assistance au suicide. Une telle evolution, deja pratiquee au Benelux depuis presque 20 ans non sans que le debat y persiste, doit etre bien soupesee pour eviter les pieges d’une conception utilitariste de la vie. Mais elle doit aussi etre posee en regard de la demande croissante d’autonomie qui ne constitue qu’une reponse logique et respectable aux progres vertigineux de la medecine. Les priorites actuelles sont, d’une part, d’informer et de discuter des possibilites donnees par la loi actuelle et, d’autre part, de mettre en œuvre une politique globale diminuant les situations ou le sentiment d’indignite de la fin de vie est pregnant. Les equipes de reanimation, par les consequences proches comme plus lointaines de leur decision, sont et doivent rester au cœur de cette reflexion.
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