Prise en charge de la grossesse extra utérine à Conakry (Guinée)

La grossesse extra uterine (GEU) est l'une des principales urgences hemorragiques rencontrees en milieu gyneco-obstetrical. Les auteurs, dans une etude prospective, descriptive, d'une duree de 16 mois a la clinique de gynecologie obstetrique de l'Hopital Ignace Deen du CHU de Conakry, ont ressorti la place des moyens diagnostiques et degage les attitudes therapeutiques dans un contexte de travail ou les ressources sont limitees. La frequence de la GEU etait de 1,4%, la moyenne d'âge des patientes etait de 28,9 ans. Dans 47,1 % des cas, la GEU survenait a la deuxieme ou a la troisieme grossesse, chez les femmes qui accouchaient pour la deuxieme ou la troisieme fois (36,0 %) avec des antecedents d'infections sexuellement transmissibles (88,2 %) ou d'avortements provoques (43,1 %). Ces femmes etaient non scolarisees (60,8 %), issues de milieux defavorises et vivaient dans un foyer conjugal (86,3 %). La triade amenorrhee (98,0 %), douleurs abdomino-pelviennes (92,2 %), metrorragie (62,7 %) a ete la principale revelatrice de la GEU. L'echographie a ete concluante dans 76,6 % des cas et la culdocentese dans 84 %. Le siege de la GEU a ete le plus souvent ampullaire (66,7 %). Nous avons note 3 cas de grossesse abdominale et 4 cas de grossesse ovarienne sur 51 cas de GEU. Dans tous les cas la prise en charge a ete chirurgicale et le geste le plus frequent etait la salpingectomie (80,3 %). La prise en charge des IST, l'instauration d'unites de soins apres avortement et la sensibilisation a la consultation precoce devant les signes de grossesse contribueraient a la reduction de la frequence de la GEU et a l'amelioration de son pronostic.