La Mouline (Bruguières, Haute-Garonne). De la nécropole du Haut Moyen Âge au moulin d’Époque Moderne

2012 
La fouille archeologique de sauvetage de la necropole de La Mouline (commune de Bruguieres, Haute-Garonne), a 20 km au nord de Toulouse, menacee par la construction d’un lotissement, a livre des informations sur l’occupation du site durant le haut Moyen Âge. Installe dans la plaine alluviale de la Garonne sur une terrasse bordant le cours de l’un de ses affluents, l’Hers, le site est frequente durant la Protohistoire, comme en temoigne le materiel residuel recueilli, mais c’est pour l’essentiel du VIIIe au XIIIe s. qu’il connait la plus importante occupation. Sans qu’un edifice de culte ait pu etre repere dans l’emprise de la fouille, une importante necropole s’est developpee, dont on peut estimer le nombre d’inhumations a un millier au moins. 332 sepultures et 185 fosses d’extraction, silos et fosses-depotoirs ont ete reperes dans les differents sondages couvrant environ 4500 m², dont 1500 m² environ ont fait l’objet d’une fouille fine, mais la surface exploree atteint a peine un quart de la surface totale du site. Les deux fenetres fouillees exhaustivement ont montre l’existence de regroupements de sepultures progressivement colonises par des aires d’ensilage, ainsi que la presence d’un habitat en bordure de la necropole ; si les formes de cet habitat, represente par quelques trous de poteaux, des foyers et un four domestique, sont mal definies, il semble que la necropole ait attire une population dans son environnement proche, phenomene qu’il faut probablement attribuer au privilege d’immunite lie au cimetiere. Les aires d’ensilage installees au milieu des inhumations et contemporaines de celles-ci sont caracteristiques de ce phenomene. On doit par ailleurs envisager l’existence de zones d’inhumations et de stockage correspondant a des cellules familiales. Les inhumations successives dans les memes fosses, ainsi que les nombreuses reductions temoignent en outre en negatif de l’existence de marquages de surface des tombes permettant leur reouverture. Les sepultures, en pleine terre ou en coffrages de planches, avec parfois des fosses anthropomorphes, sont denuees de depots funeraires pour le VIIIe s. Des le IX e s. cependant, et surtout aux Xe et XIe s., les ceramiques funeraires deposees aux pieds des defunts apparaissent et fournissent un lot de mobilier particulierement interessant pour cette periode encore mal connue dans la region toulousaine. La longue duree d’utilisation du site a par ailleurs conduit a la multiplication des inhumations sur une surface restreinte, occasionnant de frequents recoupements des sepultures anciennes. La necropole est abandonnee au cours du XIIe s. et l’habitat lui-meme semble delaisse. On ne peut que constater une lacune dans la documentation pour la fin du Moyen Age, et ce n’est qu’au cours de l’Epoque Moderne que le site est a nouveau occupe avec un moulin situe sur le cours de l’Hers en bordure de la necropole.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []