Moteur humain et premier instrument : le corps qui « marche » dans l’œuvre d’Angelo Mosso
2020
L’article etudie l’importance de l’experience de la marche dans l’œuvre du psychophysiologiste italien Angelo Mosso (1846–1910), internationalement connu pour ses recherches sur la fatigue et precurseur de la physiologie de l’exercice en altitude. Dans son œuvre, la marche apparait sous differentes formes, en consonance avec sa conception de la science du mouvement. D’un cote, le physiologiste se sert des marches forcees des militaires comme experience « grandeur nature » pour etudier les effets de la fatigue sur les fonctions organiques ; d’un autre cote, le psychologue se sert de son vecu de marcheur pour etudier le rapport entre modification physiologique et « sensations internes » ; enfin, la marche en montagne revient constamment dans les textes du reformateur social comme exemple d’une « fatigue positive ». A partir de la figure de Mosso, l’article s’interroge sur la place du « corps qui marche » dans le developpement de la psychophysiologie a la fin du positivisme. D’un cote, le corps qui marche est objective et mesure comme exemple du rendement energetique ; de l’autre il est exalte et mythifie comme rempart romantique contre la degenerescence du corps sedentaire et mecanise de la ville industrielle. Enfin, entre ses deux extremes, on voit emerger une reflexion sur l’effort comme « instrumentalisation de soi ».
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