La fièvre Ebola : organisation de la riposte et hantise au Sénégal

2014 
Introduction La nouvelle epidemie de la fievre hemorragique a virus Ebola (FHE), apparue le 9 fevrier en Guinee (Conakry) a mis en alerte le monde entier, l’Afrique de l’Ouest en particulier. Des strategies de riposte ont alors ete mises en place dans la hâte dictee par la grande letalite de cette maladie emergente. Resultats Les actions du Gouvernement du Senegal ont alors consiste en : une mobilisation d’un fonds de gestion des epidemies (145 000 000 FCFA, soient 220 000 euros), la mise en place d’un Comite national de crise de gestion des epidemies et des rumeurs (impliquant en particulier les ministeres de la Sante, de l’Interieur et de l’Elevage) qui se reunit deux fois par semaine. Le plan de riposte contre Ebola etait axe ainsi sur : le renforcement de la surveillance epidemiologique (air, mer et terre) ; l’Inventaire et l’equipement de salles d’isolement provisoires dans toutes les regions ; le choix des hopitaux ; l’acheminement des prelevements selon les regles de biosecurite de niveau 3 vers l’Institut Pasteur de Dakar ; le deploiement du Samu national dans tout le pays ainsi que de 5900 kits de protection et de produits de desinfection. Ces mesures ont ete renforcees lorsque est apparu un cas importe de la Guinee et qui a engendre une grande panique. Ainsi, divers cas de stigmatisation malheureuse ont ete releves ca et la concernant des hemorragies digestives, convulsions febriles en pleine rue ou les aires geographiques supposees avoir ete traversees par ce patient. Des fausses alertes ont ainsi ete notes des lors, avec manifestement une suspicion excessive liee a la hantise des populations mais aussi des praticiens. Discussion L’epidemie du virus Ebola a surpris. Son extension en Guinee, Sierra Leone et Liberia n’etait pas attendue. Le niveau de propagation dans la population comme parmi les personnels de sante ne pouvait etre predite. Le personnel de sante n’est pas forme a la base pour ce type de situation. La letalite dans ce personnel de sante est alarmante, et aura des repercussions durables pour les pays touches. Une desertion tout a fait comprehensible des structures par le personnel de sante est notee dans ces pays. Les patients meurent le plus souvent par manque d’assistance et parfois banalement de nourriture. Nos hopitaux ne sont ni prepares, ni equipes pour cette epidemie. Une forte stigmatisation est en cours, a l’adresse des patients atteints, des structures de sante, mais egalement des parents et potentiels contacts de malades. Le risque d’abandon par les patients, des structures de sante ayant recu un patient Ebola, est avere. Enfin, l’evolution de cette epidemie dans la sous region ouest africaine dans les mois ou annees a venir n’est pas previsible. Toutefois, un bon etat de veille a ete engendre par cette nouvelle situation et la reflexion est tous les jours plus poussee. Ainsi, la mise en place rapide de 2 hopitaux (avec un montage a type de tentes) dans des zones strategiques du Senegal est serieusement etudiee. Cette strategie qui impliquerait le genie militaire en partie, permettrait de pallier a un eventuel « spread over » encouru lorsque tous les cas sont pris en charge sur place comme dans le schema actuel. En effet, les risques averes et actuels sont les suivants : – perturbation durable des dispositifs de fonctionnement deja en place dans les hopitaux ; – exposition d’un grand nombre de personnels non specialement formes en meme temps et dans plusieurs sites differents du pays ; – risque accru de diffusion de la maladie. Conclusion La realite de la FHE a permis d’activer serieusement les mecanismes de prevention et de lutte contre les grandes epidemies en Afrique de l’Ouest et exige actuellement une « veille armee ». Des plans de riposte sont en place mais meritent d’etre ameliores voire perennises.
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