Association entre l’attirance pour le gras, le sucré et le salé et les fluctuations pondérales sur 4 ans
2016
Introduction et but de l’etude : Des etudes ont mis en evidence le lien entre l’attirance sensorielle pour le gras, le sale et le sucre et le statut ponderal, souvent evalue par une variation positive ou negative du poids. Les fluctuations ponderales sont egalement un indicateur pertinent bien que peu etudiees, puisque la multiplication de cycles de perte de poids puis de reprise, communement appele « yo-yo ponderal » ou « fluctuation ponderales » pourrait avoir d’importantes repercussions sur la sante, tant au niveau physiologique qu’au niveau psychologique. L’objectif de cette etude etait d’estimer l’association entre l’attirance pour le gras, le sucre et le sale et l’amplitude des fluctuations ponderales.
Materiel et methodes : L’etude a ete realisee sur 7560 adultes participant a la cohorte NutriNet-Sante. Les donnees d’attirance sensorielle ont ete recoltees a l’inclusion via un questionnaire valide, permettant le calcul des scores d’attirance pour le gras, le sale et le sucre, qui ont ensuite ete divises en quartiles afin de definir des niveaux d’attirance. Les donnees anthropometriques declaratives ont ete recueillies annuellement pendant 4 ans, ainsi 5 donnees de poids ont ete collectees. L’ecart maximum qui est l’ecart entre le poids extreme du cycle et le poids predit au meme âge est un indicateur de fluctuation ponderale (FP), ensuite categorise en 4 classes : aucune fluctuation (perte, prise ou stabilite du poids) puis les trois tertiles de fluctuation. Dans les analyses, la categorie de reference etait une faible fluctuation ponderale, soit le premier tertile de la distribution.
Resultats et Analyse statistique : Des modeles de regressions logistique multinomiale stratifies sur le sexe et ajustes sur l'âge, l'apport energetique, le revenu, la consommation d'alcool, le suivi d'un regime pour perdre du poids et l'activite physique ont ete utilises afin d’estimer la relation entre l’attirance sensorielle et les fluctuations ponderales. En considerant le premier tertile de fluctuation ponderale comme reference, chez les femmes, l’attirance pour le gras etait associee a une probabilite de fluctuation ponderale importante plus elevee (RCFP4vs.FP2=1,29 (IC95% 1,03;1,62), RC=1,41 (1,11;1,79) et RC=1,76 (1,37;2,27) respectivement pour les trois quartiles d’attirance compares au Q1). Ces associations etaient non significatives chez les hommes. Concernant l’attirance pour le sucre et le sale, aucune association significative n’a ete mise en evidence, mais quelques tendances inverses ont ete observees. Conclusion : Apres ajustement sur de nombreux facteurs de confusion, une attirance plus elevee pour le gras est un facteur de risque de fluctuations ponderales elevees chez les femmes. Ces resultats concordent avec la litterature sur l’influence de l’attirance pour le gras sur les variations ponderales. Ainsi, ce determinant majeur du comportement alimentaire parait necessaire a prendre en compte dans la prise en charge des femmes a risque nutritionnel.
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