L'historien dans la Cité. Actualités d'une question classique

2017 
L’histoire et le politique entretiennent une relation compliquee, parfois houleuse. Dans leur travail, les historiens sont quasi continuellement interpelles par le debat politique et les evenements de leur epoque. Ainsi, leurs perspectives de recherche font souvent directement echo a des interrogations qui polarisent la sphere publique et ils cherchent dans l’analyse du passe des cles pour l’intelligence des phenomenes presents qu’ils restituent dans la duree. En meme temps, les approches qu’ils mobilisent les amenent souvent a critiquer et a nuancer, voire a dementir, les affirmations d’un responsable politique qui tendent facilement vers le raccourci ou l’amalgame et qui, frequemment, instrumentalisent l’Histoire et ses interpretations. L’election presidentielle francaise en administre la preuve. Le 28 aout 2016, Francois Fillon a plaide pour le retablissement de la continuite du recit national « en partant de la France et en axant ce recit sur celle-ci et non en le diluant, comme on le fait aujourd’hui dans l’etude des faits generaux "mondialises" ». Emmanuel Macron n’a pas ete en reste. Lors d’un deplacement a Alger, il a declare le 14 fevrier 2017 a une television locale que la colonisation francaise fut « un crime. Un crime contre l’humanite. C’est une vraie barbarie et ca fait partie de notre passe que nous devons regarder en face en presentant nos excuses a l’egard de celle et ceux avec lesquels nous avons commis ces gestes ». Deux declarations emblematiques qui ont aussitot nourri des controverses politiques et historiographiques, les historiens etant sollicites par les medias ou prenant d’eux-memes l’initiative de donner leur avis et leur evaluation de la pertinence des propos de ces deux candidats a la magistrature supreme. [Premier paragraphe]
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