Association de chimioradiothérapie suivie d’une curiethérapie pour les cancers du col utérin métastatiques ou avec atteinte ganglionnaire lomboaortique

2021 
Introduction et but de l’etude Bien que la chimiotherapie soit le principal traitement du cancer du col de l’uterus metastatique, il existe peu de donnees sur l’interet d’un traitement local par radiotherapie suivi d’une curietherapie de la tumeur primitive. L’objectif de cette etude est d’evaluer le controle local, la survie sans progression, la survie globale, des patientes atteintes de cancer du col uterin metastatique (stade IVB selon la classification FIGO 2018) et/ou avec atteinte ganglionnaire lomboaortique (stade IIIC2) traitees par irradiation pelvienne et lomboaortique suivie d’une curietherapie endocavitaire et interstitielle guidee par l’image. Materiel et methodes Les dossiers de toutes les patientes consecutivement prises en charge pour un cancer du col de l’uterus metastatique ou avec atteinte ganglionnaire lomboaortique par curietherapie entre 2007 et 2020 a l’institut Gustave-Roussy ont ete analysees. Les doses recues par radiotherapie et curietherapie ont ete converties en dose equivalente 2 Gy pour recueillir les parametres dosimetriques (dose recue par 90 % du volume cible a haut risque [D90 CTV HR] et a risque intermediaire [D90 CTV IR], ainsi que la dose recue par les 2 cm3 les plus exposes des organes a risques [rectum, sigmoide, vessie]). Les associations potentielles entre divers facteurs (comorbidites, score ECOG, stade FIGO, histologie, etalement, chimiotherapie, donnees dosimetriques) et la survie globale, la survie sans progression et le controle local ont ete evaluees au moyen du modele de regression de Cox. Resultats et analyse statistique En tout, 173 dossiers ont ete retenus, 131 de stade FIGO IIIC2, 43 de stade FIGO IVB. Toutes les patientes ont recu une radiotherapie pelvienne et lomboaortique a la dose de 45 Gy en 25 fractions avec ou sans surimpression dans les ganglions lymphatiques macroscopiques. Une chimiotherapie concomitante a base de sels de platine a ete administree dans 92,5 % des cas, une curietherapie neoadjuvante a ete administree dans 19,6 % des cas. Apres la radiotherapie externe 167 patientes ont recu une curietherapie a debit pulse. Cent-douze patientes avaient recu la radiotherapie externe ailleurs qu’a Gustave-Roussy. Les estimations de la survie globale, de la survie sans progression et du controle local a 2 ans etaient respectivement de 71 % (intervalle de confiance a 95 % [IC95 %] : 0,64–0,79), 53 % (IC95 % : 0,45–0,63) et 90 % (IC95 % : 0,85–0,96). En analyse multivariee, les patientes qui avaient une D90 CTV HR superieure a 79,59 Gy presentaient une meilleure survie globale (hazard ratio [HR] : 0,44 ; IC95 % : 0,23–0,86 ; p = 0,0177). Pour la survie sans progression, ce facteur n’etait plus significatif (HR :0,97 ; IC95 % : 0,95–1,01 ; p = 0,115). La survie sans progression et le controle local etaient significativement inferieurs chez les 25 % de patientes ayant recu une chimiotherapie adjuvante en analyse multivariee respectivement (HR : 2,19 ; IC95 % : 1,18–4,04 ; p = 0,012) et (HR : 23 ; IC95 % : 2,01–267 ; p = 0,011). Une dose de radiotherapie inferieure a 45 Gy etait associee a une diminution du controle local en analyse univariee (HR : 6,5 ; IC95 % : 1,4–30 ; p = 0,05). Conclusion La chimioradiotherapie concomitante suivie d’une curietherapie pour le traitement local des cancers du col de l’uterus de stade FIGO IVB et IIIC2 permet d’obtenir un taux de controle local satisfaisant. Une analyse prospective permettrait de definir des criteres de selection pouvant ameliorer la survie et la qualite de vie des patientes grâce a cette strategie.
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