Life and death of Angoumoisin-type dolmens in west-central France: architecture and evidence of the reuse of megalithic orthostats

2016 
EnglishDuring the 5th millennium Angoumois-type dolmens — tombs comprising a passage and a quadrangular chamber characterized by high-quality stone working — appeared in west-central France. During a recent collective research and evaluation program (2012 – 2015), excavations, multi-method prospecting, and technological and architectural analyses have yielded new data. Megalithic monuments are part of a landscape that has been profoundly transformed by people, and are reflections of a desire to erect social and territorial markers. Geophysical prospecting undertaken for the first time on and around these monuments has revealed original features that contribute to the monumentalization of the landscape in the same way as the fortifications associated with the world of the living. The excavations of the Petite Perotte and Motte de la Jacquille (Fontenille, Charente) dolmens have enabled us to define both petrographical type and geographical origin of the monoliths as well as to bring to light the architectural choices made by the builders. The builders clearly focused on the monoliths of the funerary chamber, as exemplified by the construction of the stone door of Motte de la Jacquille, a unique example in European megalithism. This work goes beyond mere aesthetic preoccupations, and demonstrates a genuine investment of symbolism in megalithic construction. One of the most significant advances relates to the discovery of numerous examples of old structural stones in the construction of the Motte de la Jacquille funerary chamber. These point to the recycling of a previously existing funerary chamber, specifically deconstructed for this later occasion. Several scenarios are discussed to explore the possible motivations underlying such reuse. EnglishAu Ve millenaire, le Centre-Ouest de la France voit l’apparition des dolmens de type angoumoisin : tombes a couloir a chambre quadrangulaire caracterisees par un investissement important du travail de la pierre (Burnez, 1976). A l’occasion d’un programme collectif de recherche et de valorisation (2012–2015), de nouvelles donnees ont ete obtenues grâce a des fouilles, des prospections multi-methodes et des analyses technologiques et architecturales. Integre dans un paysage profondement modifie par l’homme, les monuments megalithiques sont le reflet d’une volonte de marquage social et territorial. Des prospections geophysiques realisees pour la premiere fois sur et autour des monuments ont revele des structures inedites qui participent a la monumentalisation du paysage tout comme les enceintes du monde des vivants. Les fouilles des dolmens de la Petite Perotte et de la Motte de la Jacquille (Fontenille, Charente) ont permis de preciser la nature petrographique et l'origine geographique des monolithes et de mettre en evidence des choix architecturaux. La tradition du travail de la pierre typique des dolmens de type angoumoisin se traduit dans les techniques de transformation du calcaire. Le debitage et l’equarrissage des orthostates produit des blocs aux dimensions standardisees. La transformation de la pierre s’attache ensuite a dresser les faces visibles grâce a un travail de martelage. Ce dernier est parfois suivi d’un lissage, voire d’un debut de polissage sur les blocs les plus investis. La technique du champleve est systematiquement utilisee dans l’art parietal et s’inscrit parfaitement dans l’exigence de cette tradition technique. En fin de chaine operatoire, les pierres les plus ouvragees sont reservees a certaines zones du monument et font l’objet d’une veritable mise en scene. A la Motte de la Jacquille, c’est la paroi la plus lisse qui fait face a l’entree. Cette meme paroi beneficie d’un eclairement naturel alors que le reste de la chambre reste dans la penombre. Ces elements d’observation vont dans le sens de la presence d’une segmentation de l’espace. Au centre du dispositif de la tombe, la chambre funeraire est constituee d’orthostates jointifs et bien dresses de facon a creer un espace parfait au detriment du couloir. Ce dernier reste beaucoup moins investi et sert finalement de « faire-valoir » a la chambre. Tout concourt a la mise en scene des parois visibles de la chambre funeraire, comme en temoigne la fabrication de la porte en pierre de la Motte de la Jacquille, exemplaire unique dans le megalithisme europeen. Ce travail depasse de simples preoccupations esthetiques, au profit d’un authentique codage symbolique des parois. L’une des avancees les plus significatives est la decouverte de nombreux anachronismes de construction dans la chambre funeraire de la Motte de la Jacquille. Au total, dix orthostates sur les vingt que compte le monument portent des preuves ou des indices forts en faveur de la presence d’un episode de reemploi, perceptible notamment par la presence de rainures d’emboitement inactives sur certains orthostates. Ces cas sont uniquement observes dans la chambre et dans la partie du couloir proche de cette derniere. Il est pratiquement certain que les blocs proviennent d’une autre chambre funeraire, et non du demantelement d’un couloir, ou les monolithes n’ont pas le meme niveau de finition. Les bords avec rainures d’emboitement et parois dressees sont l’apanage des chambres funeraires. Toutes ces anomalies montrent qu’une ou plusieurs chambres funeraires ont ete reemployees dans la construction du monument de la Motte de la Jacquille. Un dolmen a bel et bien ete recycle dans un autre dolmen. Cet exemple est le premier cas demontre d’orthostates de chambre funeraire en reemploi dans une autre chambre funeraire. Differents scenarios peuvent etre proposes pour expliquer les motivations d’un tel geste de recyclage. Un premier scenario serait le demontage d’un premier monument eloigne geographiquement de la Motte de la Jacquille. Il est fort probable que ce premier monument au moment de son demontage ne soit ni abandonne, ni vide de son contenu. On en deduit une suite de gestes. D’abord, il est necessaire d’enlever une partie du cairn puis la table de couverture. Cette derniere est-elle abandonnee ou elle-meme recyclee ? Dans un second temps, il faut « gerer » les depots humains, sont-ils abandonnes ou deplaces dans une autre structure ? Ensuite, il faut degager les orthostates sans les casser, avant de les transporter vers le nouveau lieu de construction. On constate que le mode operatoire d’un reemploi d’orthostat de chambre funeraire est beaucoup plus complexe que celui d’un menhir ou d’une stele gravee. Le second scenario privilegie le demontage d’une chambre funeraire deja construite a la Motte de la Jacquille et sa reconstruction selon un plan different. Cette hypothese s’appuie sur un cas avere de reamenagement d’une chambre funeraire en place dans le monument E2 de la necropole de Bougon (Mohen, 2002). A Bougon, la chambre funeraire initialement ronde a, dans un deuxieme temps, ete transformee en un espace quadrangulaire. Ces transformations de chambre ont d’ailleurs ete possiblement plus nombreuses que ce seul cas avere, a l’image des reamenagements de tumulus qui se chiffrent par dizaine (Joussaume, 2003). En termes de chaine operatoire, le demontage suivi d’une reconstruction sur place implique la plupart des gestes evoques dans le premier scenario sauf le transport, a moins d’envisager une reprise en sous œuvre. Le scenario d’une reconstruction in situ est privilegie et enfin confronte a des exemples ethnographiques.
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