Rapport sur les anticoagulants oraux directs (AOD) (antérieurement appelés « nouveaux anticoagulants oraux » ou NACO)

2014 
RESUME Pendant des decennies, les traitements anticoagulants oraux n’ont comporte qu’une seule classe pharmacologique, celle des antagonistes de la vitamine K (AVK). C’est pourquoi, l’arrivee sur le marche, entre 2008 et 2013, de trois nouveaux anticoagulants oraux directs non AVK (AOD) de memes indications therapeutiques que les AVK mais de mecanismes d’action plus specifiques, a suscite l’espoir qu’a efficacite egale ou peut-etre superieure, ils pourraient induire moins de complications hemorragiques. Il s’agit d’un antithrombine, le dabigatran, et de deux anti Xa, le rivaroxaban et l’apixaban. Ces anticoagulants ne necessitent pas de surveillance de leur activite anticoagulante, ce qui est une contrainte en moins par rapport aux AVK mais ce qui, en contrepartie, limite la possibilite d’adaptations posologiques individualisees. Par ailleurs, ils sont actuellement depourvus d’antidote, un inconvenient non negligeable face aux situations d’urgence traumatique ou chirurgicale. S’ils presentent l’avantage, par rapport aux AVK, de ne pas entrainer d’interactions avec les aliments, ils ne sont pas denues d’interactions medicamenteuses. Leurs donnees de pharmacovigilance n’autorisent pas, en l’etat actuel, de comparaison avec les AVK mais permettent cependant de preciser les facteurs de risque, par exemple ceux des effets indesirables hemorragiques : âge, insuffisance renale, poids corporel En prevention de la maladie thromboembolique veineuse en chirurgie orthopedique, leurs avantages principaux versus le traitement heparinique auquel ils sont une alternative particulierement bienvenue pour des sujets jeunes, sans insuffisance renale ni hepatique, en l’absence de comorbidites, sont la possibilite d’un traitement oral et l’absence d’obligation de controles biologiques repetes. Dans l’indication de la prevention des accidents vasculaires cerebraux et des embolies systemiques chez les patients atteints de fibrillation atriale non valvulaire, il n’existe a l’heure actuelle aucun argument scientifique pour privilegier les nouveaux anticoagulants oraux par rapport aux AVK, a plus forte raison pour remplacer, chez un patient, un traitement AVK efficace et bien tolere par un anticoagulant oral direct, sans parler de la dangerosite inherente au passage d’un AVK a un nouvel anticoagulant, quelles que soient les precautions prises.
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