Polyarthrite rhumatoïde masculine : est-elle différente de la forme féminine ?

2021 
Introduction La polyarthrite rhumatoide (PR) est un rhumatisme inflammatoire chronique touchant avec predilection la femme [1] . Le but de notre travail etait d’etudier les particularites cliniques de la forme masculine. Patients et methodes Une etude transversale monocentrique a ete menee au service de rhumatologie. Cent quinze patients atteints de polyarthrite rhumatoide repondant aux criteres ACR 1987 ou ACR EULAR 2010 suivis de 2010 a 2020 ont ete inclus. Les donnees cliniques, biologiques, radiologiques, l’activite de la maladie (DAS28) et les modalites therapeutiques ont ete collectees et comparees entre la population masculine et feminine. Resultats Notre population d’etude comportait 26 hommes (23 %) et 89 femmes (77 %). L’âge moyen etait de 56,4 ± 12,6 ans. La PR etait immunopositive chez 76,5 % des patients et erosive chez 65,2 %. Elle etait active dans 78 % des cas avec un DAS28 VS moyen a 3,5 ± 1,4 et un DAS28 CRP moyen a 3,17 ± 1,3. Les manifestations extra-articulaires etaient presentes dans 67 % des cas. Les DMARDs en cours etaient : methotrexate (80 %, n = 92), sulfasalazine (5 %, n = 6), leflunomide (4 %, n = 5) et un traitement biologique (38 %, n = 44). Une corticotherapie etait associee dans 38 % des cas avec une dose moyenne de 9,02 ± 3,9 mg. L’âge moyen au diagnostic etait de 49 ± 12,4 ans chez les hommes et de 43,7 ± 13,2 ans chez les femmes (p = 0,07). Une difference significative etait notee concernant le mode de debut qui etait oligoarticulaire chez 26,9 % des hommes versus 13,4 % des femmes et polyarticulaire chez 69 % des hommes versus 85 % des femmes (p = 0,04). Concernant la presence d’auto-anticorps (Facteur rhumatoide et Anti-CCP), leurs taux ainsi que le caractere erosif, il n’y avait pas de difference statistiquement significative entre les deux populations masculine et feminine. La prevalence des manifestations extra-articulaires etait aussi similaire chez les deux groupes (65 % chez les hommes et 67,4 % chez les femmes ; p = 0,5). Pour le syndrome inflammatoire biologique, il n’y avait pas de difference significative concernant la VS. En revanche, la CRP etait significativement plus elevee chez les hommes (48,8 versus 27,6 ; p = 0,04). Paradoxalement, la maladie etait moins active chez les hommes (DAS28 VS moyen : 2,73 versus 3,72 ; p = 0,025 et DAS28 CRP moyen : 2,59 versus 3,33 ; p = 0,039). Sur le plan therapeutique, la dose moyenne de la corticotherapie etait de 7,5 mg chez les hommes et 9,35 mg chez les femmes (p = 0,07). Le recours aux biotherapies etaient similaire chez les deux populations (34,6 % chez les hommes, 39,3 % chez les femmes ; p = 0,49). Conclusion Bien que le la CRP soit significativement plus elevee chez l’homme, l’activite de la maladie evaluee par le DAS28 etait plus importante chez la femme. Ce resultat peut etre explique par le nombre d’articulations touchees qui semble etre plus important chez la femme. Le debut plutot oligoarticulaire chez l’homme et polyarticulaire chez la femme soutient cette explication.
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