Struggle against the reintroduction of malaria on Réunion

A la Reunion, se pose actuellement le probleme operationnel de la derniere phase de la lutte antipaludique : la consolidation et le maintien de l’etat d’eradication. Le parasite autochtone a ete elimine mais le risque de reimpaludation de l’ile se maintient et meme s’accroit d’annee en annee du fait : - de l’augmentation reguliere du nombre de voyageurs provenant de pays impaludes et, par consequent, de l’accroissement du nombre de cas de paludisme importes ; - de l’apparition de souches plasmodiales resistantes aux amino-4-quinoleines dans la zone Sud-Ouest de l’ocean Indien ; - de la persistance du vecteur dont on ne peut envisager l’elimination en raison de son cycle evolutif rapide et de la multiplicite des gites larvaires. De plus, la reintroduction du paludisme sur l’ile presenterait des consequences graves, compte tenu de la disparition de l’immunite dans la population reunionnaise. Il convient donc de maintenir la lutte a un niveau d’intervention eleve suivant une strategie basee sur : - le depistage et le controle des cas de paludisme ; - une activite antivectorielle ciblee reposant sur une lutte antilarvaire systematique, eventuellement completee par une lutte imagocide adaptee. Or, la reduction des moyens en personnel et les difficultes rencontrees pour la mise en place d’une mecanisation des tâches adaptee entrainent une diminution du volume des activites de desinsectisation et mettent en peril la strategie de lutte preexistante. Celle-ci a donc ete redefinie ces dernieres annees. La situation palustre, jusqu’a present satisfaisante a la Reunion, repose sur une surveillance epidemiologique attentive et sur une surveillance entomologique optimisee. Actuellement, les traitements sont abandonnes dans les zones les moins sensibles au profit d’un meilleur suivi des zones prioritaires (prospections, etudes entomologiques et traitements). Anopheles gambiae s.l. est present sur l’ile et, chaque annee, des parasites sont importes sur le territoire reunionnais. Les conditions requises pour une reprise eventuelle de la transmission autochtone du parasite sembleraient etre reunies. Cependant celle-ci n’est pas observee. Il revient a la Cellule d’entomologie appliquee de tenter d’evaluer le risque palustre de facon a reorienter, si besoin, la strategie de la lutte antipaludique appliquee a la Reunion.