« Mieux vivre la réanimation » : applications des recommandations de la conférence de consensus de 2009 dans les services de réanimations du Sud de la France

2014 
Introduction Si les services de reanimation sont des lieux de vie, ils representent aussi un lieu d’agression pour les patients qui doivent y subir l’application des techniques de suppleance lourdes, souvent invasives. Dans ce contexte, un sejour en reanimation peut etre vecu comme un evenement traumatisant pour les patients ainsi que pour leur famille. L’ensemble du personnel soignant est lui aussi « agresse » par la repetition des situations stressantes. Pour permettre aux differents acteurs d’un service de reanimation de « mieux vivre », nos societes savantes ont edite en 2009 une conference de consensus intitulee « Mieux vivre la reanimation ». Dans la mesure ou le bien-etre en reanimation est un interet commun, l’objectif de notre etude est d’evaluer l’application des recommandations au sein de 45 services de reanimation du Sud de la France. Materiel et methodes Etude prospective observationnelle, au moyen d’un questionnaire anonyme adresse au medecin et au cadre de sante responsable de chacune des unites de reanimations (UR) interrogees. Cette etude n’a pas ete soumise a l’approbation d’un comite d’ethique. Resultats Parmi les 45 UR interrogees, 34 (76 %) ont repondu au questionnaire. Concernant les « barrieres au mieux vivre » pour le patient, 76 % (26/34) n’ont jamais mesure l’intensite sonore au sein de leur UR, et seulement 38 % (13/34) ont mis en place une strategie de reduction du bruit depuis 2009. Peu de services (12 % 4/34) appliquent la visite des proches sans restriction d’horaires. Les items relatifs aux soins rapportent que la majorite des UR n’utilisent pas de scores d’evaluation du delirium (53 % 18/34) et peu de reanimations ont un programme de rehabilitation precoce adapte (35 % 12/34). Concernant la communication au sein des UR, le journal de bord n’est mis en place que dans 2 unites (6 %), et 12 % (4/34) ont mis en place un depistage du burn-out pour les soignants. Le depistage d’un syndrome de stress post-traumatique chez les patients (15 % 5/34) ou leurs proches (9 % 3/34) est quasiment absent des services de reanimation. Discussion Cette etude permet de mettre l’accent sur les mesures peu ou pas appliquees de la conference de consensus. En effet, si le bien-etre du patient hospitalise en reanimation passe par la prise en charge de la douleur, il passe aussi par le depistage du delirium et du syndrome de stress post-traumatique. De meme, le bien-etre des familles necessite une plus grande participation aux soins, aux processus decisionnels ainsi qu’un plus grand acces a leurs proches durant l’hospitalisation avec une ouverture plus large des horaires de visite. Enfin, si la communication entre le personnel soignant semble s’etre amelioree depuis 2009, le faible depistage du syndrome d’epuisement professionnel nuit a leur bien-etre. Autant de pistes a explorer pour qu’enfin les patients, les familles et le personnel soignant puissent « mieux vivre la reanimation ».
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