Place du médecin du travail dans l’organisation de la prévention sur un chantier de rénovation d’une charpente métallique exposant des salariés au plomb

2016 
Le chantier debute en septembre 2014. Le diagnostic d’accessibilite revele la presence de peintures plombiferes sur la charpente. Le plan general de coordination indique uniquement un danger d’exposition au plomb pour les travaux de sablage et de peinture. En avril 2015, au cours d’une reunion du College inter-entreprises de securite, de sante et des conditions de travail (CISSCT), l’inspection du travail demande une metrologie. Puis, lors d’une reunion de chantier, la coordination securite et protection de la sante (SPS) exige des entreprises que tout travailleur accedant au chantier dispose d’une fiche d’aptitude mentionnant l’absence de contre-indications medicales aux travaux exposant au plomb. Dans ce contexte, le medecin du travail prend connaissance de ce chantier, organise les visites medicales, visite le chantier et assiste avec l’IPRP aux reunions du CISSCT. Celui-ci va qualifier l’ensemble du chantier de « plombe ». Les premieres plombemies comprises entre 78,9 et 309 μg/L declenchent une surveillance medicale renforcee. Le medecin coordonnateur, le medecin du travail, l’IPRP et le pole toxicologie de l’AHI33 organisent et centralisent la prevention collective et individuelle du risque plomb et le suivi medical pour l’ensemble des entreprises et en informent les medecins du travail. Fin 2015, des prelevements atmospheriques sont realises par le pole toxicologie de l’AHI33. Les analyses sont effectuees par le laboratoire de chimie de la CARSAT dans le cadre d’une convention avec l’AHI33. Deux resultats sur 12 ont atteint la VLEP de 100 μg/m 3 lors du retrait de rivets par meulage et lors du soudage. Les autres resultats s’echelonnent entre 13 et 70 μg/m 3 . Un groupe d’exposition homogene est constitue de 47 sujets. Les moyennes des resultats des plombemies obtenus avant l’affectation et apres 1 a 3 mois de chantier sont de 54 μg/L et 145 μg/L. Une plombemie a 3 mois atteint 468 μg/L. Initialement, la coordination SPS n’a pas pris en compte le danger plomb pour l’ensemble du chantier, pourtant elle exige ensuite un suivi medical de l’exposition au plomb pour tous. Les resultats des plombemies confirment une impregnation non negligeable. L’action du medecin du travail n’a pu demarrer qu’apres reception des premieres plombemies. Le medecin du travail, avec l’aide du pole pluridisciplinaire, a joue un role d’alerte et de moteur dans la gestion du risque. La coordination entre les medecins de l’AHI33 a permis d’harmoniser la prise en charge de tous les salaries et l’information des employeurs. Une evolution du cadre reglementaire impliquant les medecins en amont permettrait d’ameliorer la sante et la securite sur les chantiers comme le prevoit le 3 e Plan sante travail dans sa section 1.15.
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