Analyse descriptive monocentrique de 135 patients atteints d’urticaire au froid

2018 
Introduction L’urticaire au froid (UF) est une urticaire chronique inductible au potentiel letal par noyade. Son diagnostic repose sur l’histoire clinique et la positivite d’un test de provocation, qui peut etre negatif dans jusqu’a 20 % des cas, caracterisant les UF « atypiques ». Materiel et methodes Etude retrospective monocentrique incluant tous les patients consultant pour une UF entre 2004 et 2017. Resultats Cent trente-cinq patients etaient inclus : 67 % de femmes, avec un âge moyen de 30 ans au debut des symptomes ; 45 % etaient atopiques. Les facteurs declenchant principaux des crises etaient la baignade, l’air froid, le contact avec un objet froid et les ingestats froids (respectivement 85 %, 85 %, 28 % et 30 %), ainsi qu’un differentiel de temperature dans 19 % des cas. L’UF presentait un stade de severite de type 1 (urticaire limitee), 2 (urticaire diffuse sans malaise) et 3 (urticaire diffuse avec malaise ou signes de choc) dans 36 %, 42 % et 22 % des cas respectivement, avec 2 chocs anaphylactoides. Des signes extra-cutanes (douleurs abdominales, arthralgies) etaient presents au moment des crises dans 16 % des cas et 22 % des patients rapportaient des signes cutanes lies au froid (livedo, engelures, phenomene de Raynaud ou acrosyndrome). Le test au glacon etait positif chez 77 % des patients, avec un temps de pose superieur a 5 minutes chez 23 patients. Huit patients avaient une cryoglobulinemie et/ou une cryofibrinogenemie mais aucun d’entre eux n’avait de signe cutane lie au froid. Le seul facteur associe a la severite etait un temps de positivation du test au glacon  Discussion Les donnees de cette etude sont comparables a celles de la litterature en termes d’epidemiologie et de circonstances declenchantes, ainsi que de frequence faible des cryoprotidemies et des dysthyroidies. La predominance des formes diffuses est en accord avec les donnees issues de regions littorales semblables. Le taux de faux negatifs du test au glacon est eleve (17 %), lie a un temps de pose probablement trop court. Le risque de reaction severe est inversement proportionnel au delai de positivation du test. Les donnees concernant les signes cutanes lies au froid et le declenchement par un differentiel de temperature ne sont pas toujours disponibles. Les ingestats froids semblent plutot plus frequents dans notre serie. En cas d’angiœdeme oropharynge isole aux ingestats froids, l’UF devrait etre consideree comme une forme severe (type 3) et non uniquement localisee (type 1). Les traitements hors autorisation de mise sur le marche (AMM) par antihistaminiques a posologie augmentee, de meme que l’addition eventuelle d’omalizumab hors AMM, semblent efficaces. Conclusion Le risque de reaction severe etant eleve, les tests de provocation devraient etre optimises pour faciliter le diagnostic, le bilan biologique necessaire mieux precise de meme que les recommandations de prise en charge. L’omalizumab semble prometteur pour les formes resistantes.
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