language-icon Old Web
English
Sign In

Simplicius et l'infini

2013 
Comment penser la presence de l’infini dans la phenomenalite du monde fini ? Comment articuler l’affirmation de la finitude du monde et celle de l’infinie puissance de son principe, en dehors de toute cosmogonie creationniste ? Redige a la fin de l’Antiquite, le Commentaire a la Physique d’Aristote du au philosophe neoplatonicien Simplicius offre une reponse a ces questions. Il montre comment l’analyse du monde fini, tel qu’il est donne dans l’experience phenomenale, permet d’y decouvrir l’inscription d’une puissance d’un autre ordre. Il fait meme de la reconnaissance de cette puissance une condition d’acces a l’intelligibilite du devenir. Le present ouvrage propose une mise en perspective de l’histoire du probleme de l’infini (apeiron) dans la philosophie grecque antique, a travers l’etude de la mutation du sens et de la valeur accordes a ce concept dans le Commentaire de Simplicius (In Physicam, III, 4-8). Toutefois, ce texte n’est pas simplement situe comme un document d’etape. Certes, on y dechiffre le symptome d’un puissant mouvement historique de transition spirituelle : a partir d’un « illimite » negativement connote depuis le tournant parmenidien, celle-ci debouchera, par le relais de la philosophie medievale, sur l’idee moderne d’une infinite positive. Mais le passage de « l’illimite » a « l’infini » designe encore un mouvement anagogique interne a la demarche meme de l’exegese de Simplicius. De fait, la critique aristotelicienne du faux infini engendre par la representation y est interpretee comme une preparation a la celebration d’une infinite expressive de la puissance de l’Un, laquelle deploie sa fecondite depuis l’ordre intelligible jusqu’au devenir sublunaire. Appuyee sur des traductions inedites de textes de Simplicius, mais aussi de Jamblique, de Syrianus et de Proclus, cette enquete excede le seul spectre doctrinal du platonisme depuis Plotin. Outre le destin de pensees presocratiques comme celles d’Anaxagore et des Pythagoriciens, elle interroge egalement le statut problematique de la « doctrine orale » attribuee a Platon, le moyen platonisme, le pythagorisme hellenistique – et au premier chef la philosophie aristotelicienne elle-meme.
    • Correction
    • Source
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []