Étude sur la pratique du Chemsex chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) vivant avec le VIH et suivis dans un CHU d’Outremer

2018 
Introduction Le Chemsex est un phenomene emergent touchant plus particulierement les HSH. Depuis l’avenement des nouveaux produits de synthese (NPS), on assiste a une modification alarmante des comportements vis-a-vis de la consommation de substances illicites et des pratiques sexuelles a risque. Les consequences sont multiples et graves, a fortiori en cas de passage au Slam : addiction, complications psychiatriques a court et long termes, complications infectieuses liees au partage de materiel souille et aux rapports sexuels hard et non proteges favorisant la transmission des IST. Aucune donnee n’est a ce jour disponible dans le departement. L’objectif principal etait de determiner la prevalence du Chemsex sur les 12 derniers mois chez les patients HSH PVVIH suivis au CHU. Les objectifs secondaires etaient de caracteriser et de contextualiser cette pratique. Materiels et methodes Dans cette etude observationnelle transversale, un auto-questionnaire anonyme a ete propose a tout patient adulte HSH PVVIH suivi en Maladies Infectieuses, recueillant des connaissances sur le Chemsex, des donnees sociodemographiques, ainsi que des informations sur la pratique. Des donnees issues du dossier medical sur le VIH et les hepatites B et C ont egalement ete colligees. L’etude a ete approuvee par le CPP de Rennes. Resultats De mai a octobre 2017, 177 patients ont ete inclus. La prevalence du Chemsex sur les 12 derniers mois etait de 27,1 % et de 19,8 % sans le poppers. Elle s’elevait a 53,1 % en incluant l’antecedent de la pratique. La pratique exclusive sur l’ile concernait 52 % des Chemsexers actifs. Ils etaient plus enclins a consommer des drogues hors cadre sexuel et 70 % avaient un antecedent d’IST. Ils avaient en moyenne 17 partenaires dans l’annee et 70 % declaraient avoir deja experimente des pratiques sexuelles a risque. Les rapports anaux n’etaient systematiquement proteges que dans 42 % des cas. Par ordre decroissant de consommation, on retrouvait : le poppers (81 %), le cannabis (51 %), le sildenafil (31 %), la cocaine (20 %), l’ecstasy (15 %), le GHB (13 %), la methamphetamine (11 %), l’amphetamine (6 %), la ketamine (6 %), la mephedrone (6 %), le LSD (3 %), les champignons (2 %) et l’heroine (1 %). La moitie des Chemsexers n’associait jamais l’alcool aux autres substances et aucune consommation de medicaments frequemment detournes de leur usage sur l’ile n’a ete retrouvee. Le Slam concernait 2 sujets soit 1,13 % de la population d’etude. Conclusion Le Chemsex semble veritablement s’implanter sur l’ile avec des specificites locales. Il parait donc primordial de poursuivre les efforts pour mieux apprehender cette pratique complexe, ainsi que de prevenir et de limiter ses repercussions en developpant des strategies de sante efficaces.
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