language-icon Old Web
English
Sign In

Stace et le sublime spectaculaire

2020 
A l’image du guerrier Capanee gravissant les murailles thebaines pour defier les Olympiens1, la Thebaide de Stace apparait marquee du sceau du grandiose et de la demesure. Cet attrait pour la transgression titanesque fut longtemps stigmatise par les commentateurs. Le furor hypertrophique animant les guerriers, le dechainement de la violence, touchant parfois a l’insoutenable notamment lorsque Tydee devore la cervelle de Melanippe2, l’hypotypose des creatures malefiques, a l’instar de celle de Tisiphone ouvrant le poeme3, ont longtemps valu a l’epopee flavienne une condamnation sans appel. Ces elements s’eloignaient d’un ideal esthetique qui faisait du beau un synonyme de mesure, d’equilibre et d’harmonie. L’extravagance du poeme ne pouvait donc qu’etre percue negativement par la tradition philologique, petrie de classicisme. Depuis une cinquantaine d’annees, la critique universitaire a neanmoins œuvre a la rehabilitation de l’œuvre, en montrant qu’elle repond a des conventions poetiques qui s’ecartent des prescriptions aristoteliciennes et horatiennes. On a alors parle de baroque ou de manierisme pour qualifier les productions poetiques de la latinite de l’âge d’argent. Plus recemment, les commentateurs ont substitue la notion de sublime4 a celle de baroque. Anne Lagiere s’inscrit dans cette mouvance, mais son etude se demarque de celles effectuees par les critiques anglo‑saxons dans la mesure ou elle refuse d’apprehender le sublime comme une categorie esthetique transhistori
    • Correction
    • Cite
    • Save
    • Machine Reading By IdeaReader
    0
    References
    0
    Citations
    NaN
    KQI
    []