Cas autochtones de Chikungunya dans le Var, juillet–septembre 2017

2018 
Introduction La surveillance renforcee du Chikungunya, de la dengue et des infections a virus Zika mise en place en metropole dans les departements colonises par Aedes albopictus , a permis la detection d’un cas autochtone de Chikungunya, debut aout 2017, dans une commune du Var (commune 1). Une investigation epidemiologique et entomologique a ete menee afin de determiner l’origine de la contamination et de limiter la transmission du virus. Un second episode a ete detecte mi-septembre dans une commune distante de 10 km de la commune 1 (commune 2). Des investigations ont ete menees avec comme objectif supplementaire d’etablir le lien entre les deux episodes. Materiels et methodes Des enquetes en porte-a-porte ont ete menees autour des domiciles des cas. Les objectifs etaient d’identifier le cas primaire et d’autres cas autochtones, et d’etablir le lien epidemiologique entre les episodes. Les medecins et laboratoires de la zone investiguee ont ete sensibilises au signalement retrospectif et prospectif de tout cas suspect de Chikungunya. Des prelevements sanguins ont ete analyses pour chaque cas suspect (RT-PCR et/ou serologie). Des analyses genetiques ont ete realisees par le Centre national de reference des arboviroses sur les serums des cas index de chaque episode. Des prospections entomologiques ainsi que des traitements de lutte anti-vectorielle (LAV) ont ete mises en place dans les zones de transmission du virus. Resultats L’investigation a permis d’identifier 17 cas autochtones, survenus entre le 28 juillet et le 9 septembre et repartis en deux foyers (communes 1 et 2). Aucun cas importe de Chikungunya en metropole ne residait ou n’avait voyage dans la region. En revanche, les enquetes en porte-a-porte ont permis d’identifier le cas primaire (importe du Cameroun) et le lien epidemiologique entre les foyers. La souche du virus identifie appartenait au lignage ECSA Afrique Centrale et presentait une mutation facilitant la transmission du virus par l’ Ae. albopictus . Les prospections entomologiques ont mis en evidence la presence de moustiques adultes et de gites larvaires, entrainant la realisation de 23 traitements de LAV. Conclusion Cette emergence de Chikungunya est la 3 e enregistree en France metropolitaine et la 1ere en nombre de cas. Elle met en cause une souche bien adaptee au vecteur. Sa detection a ete suffisamment precoce pour mettre en oeuvre les mesures de LAV et en limiter l’extension. La sensibilisation des medecins et des biologistes doit cependant etre amelioree, notamment sur le diagnostic et l’importance du signalement aux autorites sanitaires.
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