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Rousseau et les droits des animaux

2003 
« 79 °*^ mon me*Neur arm· ^ en a* cherche parmi les hommes, je n'en ai presque point trouve »,1 disait Jean-Jacques Rousseau en 1759, a propos de son chien. La tendresse dont Rousseau faisait preuve a Γ egard de ses chiens et de ses chats etait la facette sentimentale de l'attitude de Rousseau envers les animaux. Cependant, une autre facette de cette attitude, plus importante pour les considerations ethiques, est celle de Rousseau le penseur. La reflexion de Rousseau sur les rapports entre les etres humains et les animaux lui permet en effet de formuler une doctrine de la responsabilite morale de l'homme vis-a-vis des animaux , et meme de parler de leurs droits inherents. Si Rousseau n'est pas un inconditionnel de l'egalite des droits de l'homme et de l'animal, comme le sont certains de nos contemporains, il accorde aux animaux certains droits qu'il accorde aux hommes, en fonction precisement de ce que, dans leur nature, les animaux partagent avec les etres humains. Dans les remarques qui suivent nous verrons comment l'anthropologie de ce « fondateur des sciences de l'homme » (comme l'appelle Claude Levi-Strauss) se rattache a son idee de l'animalite de l'homme, et surtout comment, reciproquement, pour lui l'animal participe a une structure naturelle ou il possede, comme element constituant de sa nature, ce qui confere aussi a l'homme le droit de ne pas etre maltraite. Mais avant de presenter l'argumentation theorique de Rousseau sur cette question, il nous faut examiner brievement les deux aspects les plus pertinents du contexte de cette argumentation : la place des animaux dans la tradition ethique europeenne a laquelle Rousseau appartient, et la place des animaux dans la vie de Rousseau.
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