Le boisé du vin : De l'utilisation du bois sous toutes ses formes

Le debat qui s'ouvre aux Rencontres Œnologiques de Montpellier sur le vin et le bois remet-il en cause la deontologie du secteur vitivinicole? Dans son principe, la question de l'introduction de nouvelles pratiques n'est pas nouvelle meme si le debat d'aujourd'hui est devenu d'une actualite brulante en raison de l'ambiguite de la pratique nouvelle proposee et des prises de position manicheennes qu'elle suscite. En d'autres termes, il met en situation au plan national ceux qui invoquent la pression de la concurrence et ceux qui se fondent sur les usages. Au plan international, on oppose la viticulture industrielle a la viticulture traditionnelle. Celle du sud contre celle du nord, celle des pays de nouvelle viticulture contre celle des pays de la vieille Europe que l'on taxe parfois de ringarde! Je me plais a constater que l'approche, dans le debat organise par l'Association des Œnologues de Montpellier, est volontairement tres scientifique, ce qui devrait permettre de nourrir les discussions avec plus d'objectivite. En premier lieu, je voudrais souligner la grande diversite des opinions tant au nord qu'au sud, a l'ouest qu'a l'est. La viticulture de Californie, de l'Australie ou de l'Afrique du Sud sont-elles plus industrielles que celle de l'Espagne, de la France, de l'Italie, de l'Allemagne ou du Portugal? Pour en juger, il faut regarder de pres ce qui se passe dans ces pays. La Californie dispose d'une reglementation qui, sur certains points, est plus rigide que la notre, en particulier, la chaptalisation y est interdite. L'Allemagne produit 40 % de ses vins sans aucun enrichissement, La France a limite le rendement aussi bien de ses vins de table avec indication geographique que de ses V.Q.P.R.D. L'Argentine n'a pas de limite de rendement mais ne chaptalise pas. Ces exemples montrent que les pratiques et les interets se croisent et qu'il est hasardeux de monter des murs entre les producteurs. De plus, ce qui est vrai aujourd'hui ne l'est peut-etre plus demain et ce qui est possible ici ne l'est pas ailleurs. On ne saurait enfermer les pays et les regions de production dans des regles qui conduiraient a l'exclusion de certains vignobles. En revanche, il me parait important de fixer une ligne de conduite qui assure le respect de la nature du vin.