Risque de traumatisme grave suite à la prise d’antidiabétiques non insuliniques

Introduction Les antidiabetiques non insuliniques (ANI), du fait pour certains de leur capacite a induire des hypoglycemies, pourraient etre responsables de traumatismes graves. L’objectif de l’etude etait d’evaluer le risque d’hospitalisation pour traumatisme chez les utilisateurs d’ANI. Methodes Etude cas-temoins nichee dans une cohorte de personnes affiliees au Regime general entre 2008 et 2014 et identifiees dans la base de donnees de l’Echantillon generaliste des beneficiaires. Les cas etaient toute personne hospitalisee pour traumatisme (identifie a l’aide des diagnostics hospitaliers), âgee de 45 ans ou plus, avec un suivi dans la cohorte source d’au moins 395 jours, et indemne de cancer. Jusqu’a dix temoins etaient apparies individuellement a chaque cas selon l’âge, le sexe, et la duree de suivi. L’exposition aux ANI a la date d’hospitalisation prenait en compte l’anciennete d’utilisation (ancien/recent) et les classes utilisees (metformine/sulfamides hypoglycemiants/inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase-4/glinides/analogues du glucagon-like-peptide–1). L’association entre l’hospitalisation pour traumatisme et l’exposition aux ANI etait estimee a l’aide de modeles de regression logistique conditionnelle ajustes sur un « disease risk score » et stratifies sur l’âge (45–64/65 − 74/≥75 ans). Resultats Parmi les 613 152 personnes incluses dans la cohorte, 15 885 cas (2,6 %) ont ete identifies et apparies a 158 195 temoins (25,8 %). Une association faible mais significative etait observee chez les utilisateurs d’ANI au moment de l’hospitalisation comparativement aux non utilisateurs (8,1 % des cas versus 7,2 % des temoins ; odds ratio, OR = 1,09 ; intervalle de confiance a 95 %, [1,02–1,17]). L’analyse par classe retrouvait une association significative uniquement pour les glinides (OR = 1,21 [1,03 − 1,42]). L’utilisation recente d’ANI semblait davantage a risque chez les patients âges de 65 − 74 ans (OR = 3,10 [1,32–7,30]). Discussion/conclusion Cette etude a identifie une augmentation faible du risque d’hospitalisation pour traumatisme chez les utilisateurs d’ANI, principalement chez ceux traites par glinides. Ce risque apparaissait plus important chez les patients initiant un traitement par ANI apres 65 ans.