Estimation de l’excrétion urinaire de créatinine à partir de la surface musculaire totale en L3 : une nouvelle équation

Introduction L’excretion urinaire de creatinine (EUC) permet d’apprecier la qualite des recueils urinaires sur 24 h, elle depend principalement de la masse musculaire. Nous avons evalue la performance de la modelisation de l’EUC a partir de la surface musculaire en L3 (SM-L3), comparativement aux modelisations dependantes de donnees cliniques. Methodes Cent quatre-vingt-onze patients ont eu une clairance de creatinine de facon standardisee (moyenne de 4 clairances sur periodes minutees lors de mesures de DFG ou tests de charge calcique) et un scanner abdominopelvien. Chez 130 d’entre eux, sans antecedents significatifs, nous avons modelise l’EUC, par regression lineaire multiple, dans 2 modeles, prenant en compte soit le poids (âge, taille, poids, sexe, origine ethnique), soit la SM-L3 (âge, taille, SM-L3). Nous avons evalue, par la methode de Bland–Altman, les performances des equations chez ces patients, ainsi que chez 61 patients atteints de pathologies chroniques. Resultats Chez les sujets sains, l’equation SM-L3 et l’equation clinique ont les memes performances : biais nul, meme precisions (IQR : 19,3 et 19,8 %), meme exactitude (P30 : 98,5 ; 96,2 %, P10 : 52,3 ; 53,8 %). Chez les sujets avec pathologies chroniques, l’equation SM-L3 presente de meilleures performances : biais : 3,0 % vs 11,6 %, precision : 20,3 % vs 25,3 %, P30 : 96,7 % vs 83,6 %, P10 : 45,9 % vs 32,8 %. Chez ces patients, l’equation SM-L3 est egalement plus performante que les equations publiees dependantes de caracteristiques cliniques (Ix, CJASN 2011 ; Fomi-Ogna, BMC Medicine 2015). Conclusion La modelisation de l’EUC a partir de la SM-L3 est plus performante que les equations classiques chez des sujets dont la masse musculaire n’est pas standard. Comme un scanner est presque toujours realise lorsque des dosages urinaires sur 24 h sont effectues (bilans de lithiase, d’HTA 2aires, d’incidentalomes…), et comme a l’avenir les logiciels d’imagerie devraient mesurer de facon automatisee SM-L3, cette nouvelle formule pourrait devenir facilement accessible et permettre d’ameliorer la prise en charge diagnostique de ces patients.