Impact de l'organisation institutionnelle sur le déficit protéino-énergétique des patients dialysés hospitalisés

2011 
Introduction et but de l'etude. - Le Nutrition Day 2010 realisedans le service de dialyse aigue de notre CHU a montre un taux dedenutrition de 64 % chez le patient dialyse hospitalise avec un deficitnutritionnel moyen le jour de dialyse de 1 000 kcal et 45 g deproteines. Les horaires de repas dans l'unite d'hospitalisation et dedialyse au centre de dialyse se chevauchent. Le but de cette etude estd'evaluer l'impact de l'organisation institutionnelle sur l'apportproteino-energetique du patient hemodialyse hospitalise.Materiel et Methodes. - Etude exploratoire et transversale. Laconsommation alimentaire et les obstacles potentiels a l'alimentationd'origine logistique ont ete releves durant deux jours consecutifs,un jour de dialyse (JD) et un jour sans dialyse (JSD). Les motifsde non consommation ou de consommation partielle des repas etcollations ont ete releves aupres des patients immediatement apresles repas principaux, au moyen d'entretiens semi-diriges. Lesingesta ont ete compares aux besoins proteino-energetiques pour lespatients hemodialyses (ESPEN, 2006). Une evaluation nutritionnellea ete realisee chez tous les patients.Resultats. - Vingt-six patients (85 % d'hommes) ont ete inclus,âges de 65,7 ± 10,6 ans (moy ± ET). Le BMI moyen est de 24,9± 5,9 kg/m2, le score de Charlson de 7,2 ± 2,7 et 54 % ont un NRS-2002 ≥ 3. Plus de deux tiers des patients (68 %) ont perdu du poidset 64 % sont denutris. Au total, 147 repas et 56 collations ont ete etudies,dont 74 repas et 32 collations pour le JD. Le JD, 56 % des collationsne sont pas consommees contre 21 % le JSD. La couverturemoyenne des besoins energetiques et proteiques le JD est respectivementde 48 % et 57 %, sans difference avec le JSD. Les motifs denon consommation les plus frequemment cites sont, par ordredecroissant : satiete precoce, inappetence, degout des mets proposes,peurs et representations alimentaires et mises a jeun pour proceduresmedicales. Ils sont identiques les JD et les JSD. Lesobstacles a l'alimentation inherents au patient sont 2,6 fois plus frequentsque ceux lies a l'organisation hospitaliere. Une douleur(legere a moderee), une dyspnee et une xerostomie affectent respectivement100 %, 54 % et 48 % des patients, qui ne considerent pasces symptomes comme une cause de non consommation alimentaire.Conclusion. - Les apports proteino-energetiques sont insuffisantset pres de deux tiers des sujets sont denutris. L'organisationhospitaliere n'est pas identifiee par les patients comme un obstacleexpliquant le deficit energetique et proteique quotidien. Les obstaclesa l'alimentation orale sont principalement inherents a l'etat desante des patients. L'instauration d'une alimentation specifique auxpatients dialyses hospitalises (« humide », fractionnee, enrichie enproteines et en energie) de meme que la prescription plus systematiqued'un support nutritionnel devraient contribuer a la couverturede leurs besoins nutritionnels.
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