Suspicion de maladie de Lyme : déterminants et conséquences psychologiques

2020 
Introduction Notre etude a pour objectif de mieux cerner le vecu psychologique des symptomes imputes a la maladie de Lyme, d’un point de vue synchronique (changements psychologiques apportees par la maladie) et diachronique (influence des evenements de vie sur le developpement des symptomes). Materiels et methodes Il s’agit d’une etude observationnelle monocentrique prospective et descriptive, incluant les patients pris en charge de maniere multidisciplinaire en hopital de jour pour suspicion de borreliose de Lyme entre novembre 2017 et mai 2019. En plus des variables sociodemographiques, cliniques, et diagnostiques, les variables suivantes ont ete mesurees : qualite de vie (SF-12) ; soutien social (SSQ6) ; anxiete/depression (HADS) ; symptomes traumatiques (PCLS) ; evaluations de detresse percue, … Resultats Soixante-deux patients ont ete inclus (27 femmes ; 35 hommes ; âge moyen = 51,82 ± 14,83), dont 43 avec une serologie Lyme positive. A l’issue du bilan, 11 patients avaient un diagnostic etabli de maladie de Lyme, 23 un diagnostic differentiel precis et 28 restaient sans diagnostic. Les correlations bivariees indiquent un lien entre le fait de se sentir soutenu socialement et une plus grande confiance dans la qualite de la formation recue par les professionnels pour prendre en charge une borreliose de Lyme (r = 0,33 ; p = 0,0033). Par ailleurs, une plus grande confiance accordee aux professionnels est associee a une meilleure qualite de vie physique (r= 0,34 ; p = 0,017). Les analyses en regression lineaire mettent en evidence que les symptomes traumatiques expliquent les variations pour les indicateurs de mal-etre percu (detresse ; anxiete ; depression, p  Les tests de Student revelent une difference de genre pour la qualite de vie physique (p = 0,01), avec des scores superieurs pour les hommes (33,8 + 9,76) compares aux femmes (26,6 ± 10,4). Les scores de qualite de vie physique sont egalement plus eleves pour les patients ayant beneficie d’un traitement conventionnel (31,8 + 11,1) compares aux patients avec un traitement alternatif (19,6 + 11,3 ; p = 0,03). Pour les patients en errance diagnostique, c.-a-d. pour lesquelles les symptomes ne correspondent a aucune pathologie, leur score de qualite de vie mentale est superieur (48 + 8,23) a celui des patients dont la pathologie a ete nommee (43,6 + 7,51, p = 0,043). Conclusion Cette etude exploratoire montre l’intrication des facteurs psychologiques et medicaux dans le vecu de la maladie chez des patients ayant une suspicion de maladie de Lyme. Ces resultats illustrent l’importance de prendre en charge le « patient Lyme » dans sa globalite, notamment par la prise en compte de son histoire de vie et vecu traumatique associe.
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