De la rhétorique de la compilation aux mots de l’invention : autour du péritexte de l’Hecatomgraphie de Gilles Corrozet (1540)

2021 
En 1540, Gilles Corrozet publie chez Denis Janot l’Hecatomgraphie1, peu apres le Theâtre des bons engins de Guillaume de La Perriere paru la meme annee chez le meme imprimeur. S’ils sont fortement tributaires du modele alciatique, ces deux recueils se l’approprient de facon singuliere, inaugurant alors l’histoire du livre d’emblemes francais. Rappelons que, comme l’indique son titre, l’Hecatomgraphie offre une suite de cent « emblemes » associant un titre (inscriptio ou motto) prenant la forme d’une formule sentencieuse2 ou d’un enonce descriptif3, une vignette et un quatrain epigrammatique (subscriptio). Ce dispositif iconotextuel occupant a chaque fois l’unite d’une page reprend le protocole formel elabore, comme on sait, par la reedition, en 1534, des Emblemata d’Alciat par Chretien Wechel. La mise en page adoptee par ce dernier fixe alors ce qui constituera la forme canonique de l’emblema triplex, forme cependant malleable qui connaitra un certain nombre de variations au gre des recueils publies au cours du siecle. De fait, en regard de cette structure tripartite, Corrozet dispose systematiquement – et c’est la la singularite de son recueil – un poeme qui l’amplifie substantiellement (fig. 1). Fig. 1. Gilles Corrozet, Hecatomgraphie. C’est a dire les descriptions de cent figures et hystoires, contenantes plusieurs Appophtegmes, Proverbes, Sentences et dicts tant des Anciens que des modernes, Paris, Denis Janot, 1540. BnF/Gallica L’imitation d’Alciat reste neanmoins paten
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