Hypervitaminémie B12 et dénutrition chez le sujet âgé avec troubles cognitifs

2016 
Introduction et but de l’etude L’hypervitaminemie B12 (hyperB12) est associee a diverses pathologies (neoplasie, hemopathie maligne, insuffisance renale, ethylisme chronique, hepatopathie) au cours desquelles la denutrition est frequente. En geriatrie, il semble exister une relation inverse entre l’albuminemie, marqueur du statut nutritionnel, et la vitaminemie B12. L’objectif de cette etude etait de determiner si la prevalence de l’hyperB12 est plus elevee en presence plutot qu’en absence de denutrition, chez des sujets âges atteints de troubles cognitifs. Materiel et methodes Cette etude a ete menee chez des sujets de plus de 70 ans atteints de troubles cognitifs ( Mini-Mental State Examination [MMSE] inferieur ou egal a 25), hospitalises en court sejour geriatrique au CHU de Nimes et au CH de Valenciennes entre mars et juin 2015. Dans ces services, le dosage de la vitamine B12 est realise en routine a l’admission en presence de troubles cognitifs. Ceux qui beneficiaient d’une supplementation orale ou parenterale en vitamine B12, et ceux qui avaient un antecedent les exposant a une carence en vitamine B12 (maladie cœliaque, Crohn, Biermer, chirurgie bariatrique, chirurgie gastrique ou chirurgie ileale) etaient exclus. Le dosage de la vitamine B12 etait realise sur un automate Cobas e 602 (Roche) a Nimes et sur un automate DxI 800 (Beckman Coulter) a Valenciennes. L’hyperB12 etait definie comme un taux superieur aux normes du laboratoire du centre considere. L’existence d’une denutrition moderee ou severe a ete evaluee conformement aux criteres definis pour le sujet âge par la Haute Autorite de sante (HAS) en 2007. Resultats et analyse statistique Sur les 156 patients inclus, 45 % avaient une denutrition (30 % de denutrition moderee et 15 % de denutrition severe). Cette frequence etait comparable entre les 2 centres. La prevalence d’hyperB12 etait plus elevee a Nimes qu’a Valenciennes (42 % contre 10 % ; p p  = 0,044). Compares aux sujets non ou severement denutris, les sujets avec denutrition moderee avaient une frequence d’hyperB12 plus elevee (11 % contre 28 % ; p  = 0,009). Cette association avec la denutrition moderee persistait lorsque l’on excluait les patients atteints d’une pathologie reputee comme etant associee a l’hyperB12 ( p  = 0,01). En revanche, la frequence d’hyperB12 etait comparable chez les sujets non denutris et severement denutris (12 % et 8 % ; NS). Conclusion Ce travail suggere l’existence d’une relation entre la denutrition moderee et l’hyperB12. Il pose aussi la question de la fiabilite des differentes techniques de dosage de la vitamine B12. En effet, il semble que la frequence elevee d’hyperB12 a Nimes s’accompagnait d’une frequence basse de carence en vitamine B12. Or, s’agissant de sujets âges atteints de troubles cognitifs, il parait essentiel de ne pas meconnaitre cette derniere. De la meme facon, l’interpretation de la litterature sur l’hyperB12 devra tenir compte de l’existence de facteurs susceptibles de fausser les resultats obtenus.
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