Épidémiologie des candidémies en réanimation : étude observationnelle rétrospective au CHU de la Martinique (2001–2013)

2015 
Objectif Preciser la repartition et la sensibilite des souches de levures isolees d’hemocultures de patients hospitalises dans le service de reanimation du CHU de la Martinique sur la periode 2001–2013. Methode Analyse retrospective des resultats de l’ensemble des candidemies (et levures apparentees) diagnostiquees au laboratoire de microbiologie entre le 1 er janvier 2001 et le 31 decembre 2013. Identification a l’espece basee sur des caracteres morphologiques et biochimiques. Sensibilite aux antifongiques determinee par comparaison des CMI obtenues par bandelette E-test (bioMerieux) vis-a-vis des concentrations critiques actuellement definies par l’EUCAST et le CLSI, lorsque disponibles. Resultats Cent trente-deux souches de levures correspondant a 128 episodes septiques (moy. 9,8/an) furent isolees chez 121 patients. Candida albicans etait l’espece la plus prevalente ( n  = 40 ; 30,3 %), suivie de Ctropicalis ( n  = 30 ; 22,7 %), C. parapsilosis ( n  = 24 ; 18,2 %), C. glabrata ( n  = 17 ; 12,9 %), C. haemulonii ( n  = 13 ; 9,8 %) et S. cerevisiae ( n  = 5 ; 3,8 %). Candida krusei , C. dubliniensis et T. asahii furent chacune impliquees dans un episode septique (0,8 %). La proportion de souches fluconazole-R ou SDD etait de 6,1 %, 9,1 % et 13,6 % pour Calbicans , Ctropicalis et C. parapsilosis , respectivement, tandis que 76,9 % des souches de C. haemulonii presentaient une CMI elevee au fluconazole (> 2 μg/mL). Tous les isolats de Calbicans et Ctropicalis etaient sensibles au voriconazole contre 95 % des souches de C. parapsilosis , tandis que 91,7 % des souches de C. glabrata etaient considerees comme « sauvages » (CMI ≤ ECOFF). Le pourcentage de resistance a la caspofungine etait de 0 %, 3,6 % et 12,5 % pour Ctropicalis , Calbicans , C. parapsilosis , respectivement ; une proportion importante de C. glabrata (66,7 %) presentait une CMI superieure au breakpoint defini par le CLSI. Enfin, toutes les souches etaient sensibles a l’amphotericine B hormis la majorite des isolats de C. haemulonii (84,6 % avaient une CMI > 2 μg/mL). Discussion Nos resultats soulignent la frequence ainsi que les particularites epidemiologiques des candidemies survenues dans notre service de reanimation ces 13 dernieres annees. La part belle est faite aux levures autres que Calbicans (∼ 70 % contre 43 % dans l’etude AMARCAND), notamment Ctropicalis , C. glabrata , C. parapsilosis et la levure emergente C. haemulonii . Cette derniere, conformement a la litterature, presente des CMI souvent tres elevees pour l’amphotericine B et le fluconazole. La frequence de CMI elevees de C. glabrata a la caspofungine nous interpelle quant a sa capacite a predire la sensibilite aux echinocandines. Conclusion Cette etude met l’accent sur l’originalite des candidemies a la Martinique. Le role du laboratoire reste primordial dans leur prise en charge. Cela passe en priorite par une identification correcte des isolats afin d’orienter les cliniciens dans leur choix therapeutique dans l’attente des resultats de l’antifongigramme.
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