Évaluation de la récupération du bloc neuromusculaire, des recommandations à la réalité

2014 
Introduction Dans sa conference d’experts de 2006, la SFAR recommande le monitorage ainsi que l’antagonisation des curares des lors que la decurarisation complete ne peut etre affirmee. Or il nous semble que frequemment les professionnels (IADE, IDE de SSPI ou Medecin Anesthesiste Reanimateur) estiment la decurarisation a partir de la duree d’action des produits, sans tenir compte de leur grande variabilite interindividuelle d’action et en s’affranchissant du monitorage. Cette etude sous forme d’enquete de connaissance et de pratique, multicentrique cherchait a evaluer cette impression. Materiel et methodes Un meme questionnaire individuel et anonyme a ete propose pendant 3 semaines (fevrier 2013) sur support papier a des MAR et internes en anesthesie-reanimation, des IADE et des IDE de SSPI d’un CHU, d’un CLC et de 4 CHG. Le questionnaire a aussi ete propose en ligne sur le site « Laryngo » pendant la meme periode. Ce questionnaire etait compose de 8 questions (3 ouvertes, 5 fermees et 1 preformee). Trois de ces questions presentaient une situation courte de pratique quotidienne. Le but de cette enquete n’etait pas de stigmatiser une facon de faire, mais de determiner les habitudes et les pratiques des professionnels face a une curarisation residuelle (connaissance, moyens de diagnostic et gestion). Resultats Sur les 183 questionnaires papiers distribues, 107 ont ete recuperes (58,5 %). Par ailleurs, le questionnaire a ete consulte a 286 reprises sur le site « Laryngo » pour un total de 55 reponses (19,2 %). Parmi les questionnaires retournes, 10 ont ete retires car incomplets (6,2 %), au total, l’analyse a porte sur 152 questionnaires (101 papiers, 51 en ligne). Soixante-quinze pour cent des repondants avaient deja ete confrontes a une curarisation prolongee et dans la moitie des cas affirment l’avoir diagnostique par des signes cliniques. Seul 37 % des repondants affirment la decurarisation complete permettant une extubation sur un rapport T4/T1 > 0,9. Seul 12,5 % des repondants peuvent citer les risques d’une curarisation residuelle. Face a la persistance d’une curarisation (3 reponses au train de 4), une majorite de repondants propose une poursuite de la sedation, le recours a l’antagonisation par neostigmine ou sugammadex est minoritaire. Le monitorage systematique de la decurarisation n’est effectue que dans 14 % des cas. L’absence d’utilisation du monitorage est justifiee pour 33 % des repondants par un manque de materiel (alors que celui-ci existe) et par 20 % par une inutilite par connaissance de la pharmacologie des curares. Discussion Malgre un consensus et de tres nombreuses publications, les risques de la curarisation residuelle restent tres sous-estimes. Les certitudes erronees sur l’habitude d’utilisation des curares et la surveillance clinique persistent et expliquent la sous-utilisation du monitorage malgre une relative connaissance theorique des criteres de decurarisation. Une sensibilisation au risque de la curarisation residuelle et une formation continue sur le monitorage semblent indispensables.
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