Les coopératives immigrantes comme mécanismes de développement des agglomérations urbaines : le cas de Gatineau

2012 
L’evolution des territoires fait en sorte que leurs delimitations et leur composition changent a travers le temps. En effet, les frontieres traditionnelles s’effacent pour donner place a des agglomerations, des territoires ou les frontieres sont determinees par la fonctionnalite plutot que par les frontieres administratives traditionnelles comme la municipalite ou la province. Dans ce sens, Gatineau fait partie d’une agglomeration denommee la Region de la Capitale Nationale (RCN) ou plus simplement, l’agglomeration Ottawa-Gatineau. Il s’agit d’une zone ou la frontiere entre les provinces du Quebec et de l’Ontario s’efface dans le quotidien mais persiste dans la formation et l’application des politiques. C’est ainsi que la ville de Gatineau beneficie d’une politique quebecoise de regionalisation de l’immigration, selon laquelle les regions doivent profiter des avantages de l’immigration tout en etant mieux placees pour offrir des services d’integration de proximite aux immigrants. Cette politique vise aussi a decharger Montreal des effets negatifs de l’immigration. Cependant, cela ne veut pas dire necessairement que les immigrants ne font plus face aux defis et difficultes d’integration dans la societe d’accueil. L’economie sociale, a travers des organismes communautaires, agit comme cogestionnaire de la politique d’integration provinciale et municipale mais, cela n’est pas l’unique apport de l’economie sociale a l’integration des immigrants. Les cooperatives fondees par les immigrants s’averent un outil qui raccourcit le long chemin de l’integration puisqu’elles permettent l’emergence d’espaces de « negociations de valeurs » dans une ambiance democratique et horizontale, ce qui permet de generer des sentiments d’appartenance a la societe et en meme temps, ces memes cooperatives contribuent a relever les defis d’employabilite des immigrants. Ainsi, l’economie sociale facilite l’integration des immigrants et genere dans l’agglomeration des effets positifs lies a l’immigration. Les theories des agglomerations ne tiennent pas compte des dynamiques qui sont hors du processus economique. Bien que ces theories reconnaissent l’importance des facteurs et des ressources sociales qui viennent definir le dynamisme economique des territoires, elles n’envisagent que le secteur prive comme producteur de richesse des agglomerations. Autrement dit, l’economie sociale et par la meme, les cooperatives, ne sont pas tenues en compte dans les theories des agglomerations, car elles ne sont pas inscrites dans les processus economiques traditionnels de maximisation du profit. Et malgre cela, elles sont porteuses de dynamiques d’innovation, autant economiques que sociales, benefiques aux agglomerations. C’est seulement en comprenant le developpement des agglomerations comme un processus de construction des reseaux d’innovation et non pas seulement comme un processus nettement economique, que l’economie sociale vient prendre sa place comme outil dans le developpement des agglomerations.
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