Épidémiologie du syndrome de Gougerot-Sjögren : étude de 568 observations au Sénégal

2021 
Introduction L’epidemiologie du SGS est surtout etudiee en Occident. Notre objectif etait de determiner le profil epidemiologique du SGS dans un service de rhumatologie. Patients et methodes Etude retrospective realisee dans le service de rhumatologie du CHU Aristide Le Dantec de Dakar, sur une periode de 8 ans (janvier 2012 et deembre 2020). Les patients etaient suivis en consultation externe ou hospitalises. Le diagnostic du SGS etait etabli apres confrontation des arguments epidemiologiques, cliniques, paracliniques et therapeutiques, en accord avec les criteres de classification de 2002. Pour chaque observation, avaient ete analysees les donnees demographiques, diagnostiques, therapeutiques et evolutives. Resultats Ainsi, avaient ete colligees 568 observations (prevalence hospitaliere : 6,13 %) ; chez 508 femmes (89 %) et 60 hommes (11 %), d’âge moyen au diagnostic de 47,50 ans (extremes : 2 ans–0 ans). Les formes pediatriques etaient notees chez 19 patients (3,34 %). Les patients originaires du Senegal etaient de 505 cas (89 %) et ceux des pays limitrophes de 63 cas (11 %). Ils etaient celibataires dans 18 % des cas et maries dans 82 % des cas, non scolarises a la langue officielle (le francais) dans 36 % des cas et sans profession dans 38 % des cas. Le delai diagnostique etait de 7 ans en moyenne. Le mode de debut etait progressif dans 51 % des cas, brutal dans 14 % et insidieux dans 35 % des cas. Le SGS primitif etait note chez 370 patients (65,15 %), le SGS secondaire chez 143 patients (21,7 %) et celui associe chez 145 patients (2,85 %). Le syndrome sec present chez tous les patients etait domine par l’atteinte buccale 85 % des cas, suivi par ordre de frequence decroissante du syndrome sec oculaire : 63 % des cas, digestif : 27 % des cas, cutane : 16,5 %, nasal : 15 %, genital : 13,5 % et tracheo-bronchique : 11,8 % des cas. Les atteintes extra-glandulaires systemiques etaient notees chez 441 patients (77,65 %). Elles etaient dominees par l’atteinte articulaire. L’ESSPRI etait inferieur a 5 chez 21 % des cas et superieur a 5 chez 79 % des cas. L’ESSDAI etait faible chez 51 %, modere chez 30 % et forte chez 19 % des cas. Les facteurs predictifs de survenue de lymphomes etaient presents chez 8 % des patients. Le traitement associait les larmes artificielles, les sialagogues (1,05 % des cas), les antalgiques (74 %), les traitements de fond classiques (corticoides, hydroxychloroquine, sulfasalazine, methotrexate, azathioprine) : jusqu’a 96 % des cas, biotherapies (0,35 %), infiltrations cortisoniques (42,5 %), traitement physique (4 %). L’evolution fut favorable sauf chez 7 patients decedes (12,3 %). Les deces etaient dus a une embolie pulmonaire (4 cas), un syndrome de Stockes-Adams (1 cas), une infection a COVID19 (1 cas) et une sclerose laterale amyotrophique (1 cas). Conclusion Notre etude indique une frequence en progression de la maladie dans notre pratique, sans aucun doute en raison de sa meilleure connaissance. Elle est dominee par sa forme primitive (65,15 %), suivie de celle secondaire (21,7 %) et associee (2,85 %). Nos resultats rejoignent globalement ceux de la litterature, notamment occidentale, avec cependant une plus grande frequence des atteintes systemiques (77,65 %).
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