Réponse prolongée d’un carcinome épidermoïde cutané métastatique réfractaire avec l’association cétuximab/pembrolizumab

2020 
Introduction Le carcinome epidermoide cutanee (CEC) represente la seconde tumeur cutanee la plus frequente avec une evolution metastatique dans 5 % des cas. A ce jour, la prise en charge du CEC localement avance ou metastatique repose soit sur une chimiotherapie a base de sels de platines plus ou moins combinee a une therapie ciblee anti-EGFR soit sur une immunotherapie par anti-PD1. Bien que les anti-PD1 offrent des taux de reponses plus eleves, celles-ci restent inconstantes pouvant mener a des impasses therapeutiques. L’association anti-EGFR/anti-PD1 a montre recemment des resultats encourageants dans un essai de phase II sur le CE ORL par une possible synergie avec des reponses prolongees que nous illustrons a nouveau dans ce cas clinique. Observations Un homme de 65 ans presentait un CEC sus-claviculaire droit traite par chirurgie et radiotherapie adjuvante fin 2016. Un an plus tard, l’evolution etait emaillee d’une recidive locale et ganglionnaire cervicale. Une 1re ligne par carboplatine/cetuximab etait initiee avec evolution defavorable apres 5 cures motivant l’introduction d’une 2e ligne par pembrolizumab en juin 2018. En juillet 2018, une progression etait constatee, confirmee en septembre 2018 avec une majoration de l’impotence fonctionnelle et l’apparition de nevralgies intenses suite a un envahissement du plexus brachial. Il etait alors initie une association cetuximab (J1)/pembrolizumab (J7)/3 semaines. Des decembre 2018, une reponse partielle etait observee associee a une franche amelioration clinique. En juin 2019, la TEP ne montrait pas de signe d’activite metabolique suggerant une reponse complete. A un an, sur le dernier bilan de mai 2020, la reponse complete persistait. Discussion Nous rapportons l’observation d’un patient avec CEC metastatique presentant une reponse complete et durable sous association anti-EGFR/anti-PD1 apres echec successif de ces derniers suggerant une possible synergie. Outre l’inhibition du recepteur EGFR et des voies de signalisation en aval, des donnees precliniques ont suggere que les anti-EGFR sont capables de stimuler la reaction immunitaire anti-tumorale via l’activation des cellules NK et le recrutement et l’activation des cellules T cytotoxiques. Cependant cette stimulation active des processus de retrocontrole negatif via notamment l’augmentation d’expression des molecules PD-1, PD-L1 et CTLA-4. Ainsi en bloquant la voie PD-1/PD-L1 ou CTLA-4, la synergie observee pourrait s’expliquer par une levee de ces retro-controles negatifs. Par ailleurs, en enrichissant le micro-environnement tumoral d’effecteurs cytotoxiques, les anti-EGFR offrent un terrain propice a l’efficacite de l’immunotherapie. Conclusion Par un probable effet synergique sur le systeme immunitaire, la combinaison anti-EGFR/anti-PD1 pourrait etre une option therapeutique prometteuse dans le CEC localement avance ou metastatique.
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